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Val ...
3 juillet 2007

Un mois de Juillet ou j’ai eu chauds…

Un matin, au lit avec Manu, , pendant ma première grossesse :

-         Toi, t’as eu la varicelle très tard…

-         Oui, pourquoi ?

-         Regarde, t’as des cicatrices de varicelle sur les seins… et aussi entre les seins et sous  le cou…fallait pas se gratter, on te l’a pas dit ?

-         Mince… ou ça ? ça se voit ? c’est vrai ?

-         Si regarde…

-         Oui, j’ai des petites cicatrises blanche, ça se voyait moins avant…

-         Ce sont les rondeurs de la grossesse qui les font ressortir ! T’en fait pas, c’est discret, faut être moi pour les voir !

Non, ce n’était pas des cicatrices de varicelle….

Mois de juillet de mes 17 ans. Bac de français derrière moi. A moi les vacances, escapades, à moi les copines, les virées en bandes, la piscine municipale, et à moi … les garçons aussi un peu…

C’est samedi. J’ai rendez vous avec ma meilleure amie. Nous ne ferons rien de spécial (ballades, peut être la piscine, peut être une glace à la terrasse d’un café…). J’arrive sur le lieu de rendez vous. Elle n’est pas seule. Elle est avec une amie un peu plus âgée que nous. Nous serons trois. Nous marchons un peu, en discutant. Je raconte mon oral du bac de français… elles m’écoutent toute les deux.

Une voiture ralentit en nous voyant. La Clio blanche s’arrête à notre hauteur. Nous connaissons le conducteur, c’est une connaissance, un ancien camarade de classe du collège, un gars gentil. Il est fier : non seulement il vient de décrocher son permis, mais il vient d’acquérir une Clio flambant neuve. Il nous propose de nous conduire ou on voudra…les filles sont partantes. Moi, je veux bien mais je monte devant, j’ai peur en voiture. Nous voilà toute les trois dans la Clio qui sent encore le neuf. Ou va –t’on ? Nogent la Rotrou, pour profiter du soleil autour d’une bonne glace à une terrasse tous les quatre. Fabien est d’accord, mais avant nous ferons un tour de Rémalard. C’est un mec, qui veux montrer qu’il a eu le permis, qu’il a une belle auto, et aussi qu’il est seul avec trois filles. Tout le monde y trouve son compte.

Nogent le Rotrou. On se gare. Un tour à pied. Une bonne glace. Tout est parfait. Fabien veut bouger. Il a envie de conduire. Il est fier de son auto. Il veut conduire ses dames ou elles voudront… Aline veut aller à Longny au Perche. Bon choix. Fabien est d’accord, mais à une condition : repasser par Rémalard, refaire un tour… tout à l’heure il a pas croisé assez de copains jaloux, il était déçu. Nous acceptons. Ça nous amuse, la fierté et la vantardise d’un grand ado qui veut montrer sa popularité à qui voudra la voir.

Arrivée à Rémalard. Tour du village. Là il est satisfait. Il croise des amis (à pied). Il s’arrête pour leur parler un peu. Il fait le beau, il fait le coq. 

Nous attendons dans la voiture. A ce moment là, j’ai un doute, j’ai un gros doute… C’est bizarre, c’est surprenant, mais une voix intérieure me conseille de quitter la voiture d’urgence, de ne pas aller à Longny, de rentrer chez moi, de descendre, et vite…Je le dit aux filles.

Réponse : « arrête un peu, Fabien on le connais, il est gentil… que pourrait il nous arriver » ? Elles se moquent :

-    Il va pas nous violer, hein

-         Non, c’est pas ça, je sais bien, mais…

-         Il peut rien nous arriver !

-         J’ai un doute.

-         Te prends pas la tête et profite !

-         Ok, je vous suis, vous avez certainement raison….

Nous repartons tous les quatre en direction de Longny au Perche. Fabien roule vite. Très vite. Trop vite. Sarah, qui est assise derrière lui, lui fait remarquer. Elle commence à avoir peur. Moi aussi d’ailleurs…Fabien se mare. Il se moque. Ça l’amuse, des filles qui ont peur de la vitesse. Moi ça ne m’amuse plus. Je veux descendre. Sarah s’énerve. Fabien la taquine. Pour détendre l’atmosphère il recule son siège tout en conduisant. Sarah s’énerve, elle n’a plus de place pour ses pieds, ça la fait pas rire. Moi je tremble. Aline écoute la dispute, perplexe. Fabien se décide enfin à remettre son siège correctement. Il n’y arrive pas. Il met du temps. On roule très vite. Il roule trop vite. Il se retourne un quart de seconde. Il perd le contrôle. La voiture change brutalement de direction, à vive allure. Le conducteur ne maîtrise plus rien. Le véhicule est lancé dans une course folle. Je tremble, je me cramponne.

Fabien freine de toutes ses forces. C’est pas suffisant. Nous allons foncer tout droit dans un mur. Il braque autant qu’il peut. La voiture devient folle. Elle tombe sur le flanc. Je sens une douleur dans le coude droit. Je ferme les yeux. J’entend des bruits de tôle qui tapent fort contre le bitume. J’entend des vitres qui éclatent. C’est horrible. J’veux pas mourir. J’ai la tête en bas. J’entend les filles crier. J’ai des douleurs dans le bras, dans la poitrine. Je ferme les yeux encore plus fort. C’est un cauchemar. Bientôt je me réveillerai…

Il n’y a plus de bruit. La voiture a cessé ses roulades folles. J’ouvre enfin les yeux. J’ose pas me retourner.

-         Tout le monde va bien ?

-         OUI !

Ouf… on est pas morts. On est pas blessés. Je regarde pas la vitre brisée. La voiture est dans un fossé. Les filles forcent un peu sur les portières  arrière et sortent. Nous, à l’avant, nous sommes bloqués. Les portières ne s’ouvrent pas. Je lève les yeux. Le plafond de la voiture n’est qu’à quelques centimètres de mon crane. J’ai vraiment eu chaud.

Des voitures qui passaient se sont arrêtées. Des passants viennent nous aider. Un monsieur appelle les secours. Personne n’ose nous aider à sortir. Nous n’avons rien, pourtant… je veux sortir de là ! Enfin, un homme nous fait sortir par le pare brise complètement brisé.

Je suis enfin hors de cet amas de tôle froissée. Je tremble en voyant l’état du véhicule. Comment avons nous pu en sortir indemnes tous les quatre ?

Aline et moi, nous voulons partir avant l’arrivée des pompiers. Nous voulons rentrer chez nous tout de suite. Nous somme montés dans cette voiture sans autorisation. On va se faire engueuler.

Un couple de jeunes nous comprend. Il s’assure que nous ne souffrons pas et nous reconduits devant nos maisons respectives.

-         Déjà rentrée ?

-         Oui, je… je me sens pas bien…

-         Pas grave ?

-         Non.. non, je vais monter dans ma chambre m’allonger un peu….

Je file dans la salle de bain. Je m’enferme à double tour. Je retire ma veste. J’ai mal a la poitrine, j’ai mal au bras. Mes seins me piquent. Mon coude me brûle.

Je découvre un t-shirt tout taché de sang. Il sera jeté dans le fond de la poubelle, il faut s’en débarrasser. J’ôte douloureusement un soutiens gorge aussi rouge que le t shirt.

Je saigne, ça me pique. Je prend une douche. L’eau laisse apparaître des dizaines de petites plaies sur mes seins et au dessus. La peau de ma poitrine héberge des dizaines de petits morceaux de verre. Le pare brise, sans doute…

J’ai du me retirer tous ces bouts de verre un à un à la pince à épiler, préférant ne rien dire à personne. J’ai tout désinfecté comme je pouvait. J’ai eu mal pendant plusieurs semaines.

J’ai eu le coude bleu quelques jours. Mon coude avait tapé contre le sol quand la voiture a fait le premier tonneau. J’ai passé l’été en manches longues et col roulé pour ne pas dévoiler mon secret….

Quelques jours plus tard, au dîner…

-         Tu sais, ton ami, Fabien il a eu un accident le lendemain de son permis de conduire. Il roulait trop vite, la voiture est morte..

-         ET…….et… il était tout seul ?

-         Oui, il n’y avait personne sur la route, il a perdu le contrôle tout seul, et heureusement que personne ne venait en face !

-         Non.. mais.. heu.. je veux dire… dans sa voiture…

-         Oui, je crois, et heureusement ! Vu l’état de la voiture, les passagers n’auraient pas été beaux à voir…

-         A ce point là ? Bon… heu…j’ai plus faim… je monte ! Bonsoir !

Et Chez Aline, le lendemain matin :

Son frère l’interpelle :

-         Aline, j’ai mal dormi tu sais.

-         Ah bon ?

-         Oui, j’ai fait un cauchemar.

-         Ah oui ? Quel genre ?

-         J’ ai rêvé que tu étais dans la voiture quand Fabien s’est planté ! Heureusement que c’était qu’un rêve…

-         ….

-         Ok, à ta tête, j’en conclu que c’est donc vrai ! Je l’ai pas rêvé, on me l’a dit ! Ne recommence jamais ça !

J’ai raconté ça car cette semaine je me suis regardée dans la glace… maintenant que j’ai perdu les kilos de mes grossesses…pour voir si mon corps était le même qu’avant mes enfants…Il est pareil, mais différent. Par contre, mes cicatrices ont disparu ! La peau se renouvelle … sûrement…

Si mon corps n’en garde plus trace, c’est sans doute qu’il y a prescription… et si il y a prescription, ça veut dire que j’ai le droit de le raconter !

On est bête quand on a 17 ans…

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Commentaires
V
Merci Sylvie...<br /> Oui c'ets vrai que j'y pense, à nos enfants... moi j'ai encore le temps mais quand même...j'aimerai insister trés tot sur le fait qu'ils peuvent tout me dire, mais le feront ils? non... je ne pense pas!
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R
au départ je comprenais pas la liaison,,, et puis c'est parti dans le fil de la lecture, tout s'enchaine trés bien (on sent l'écrivain) trop vite... comme toutes les bétises de la jeunesse ! oups, t'as vraiment eu de la chance, doublement de la chance qu'il n'y ai que le la t^le froisssssssée, et puis que toi tu n'ais pas fait d'infection !!!<br /> c'est pas rassurant pour les futurs parents de conducteurs que nous sommes !<br /> allé bonne journée (bisous humides, pleut tjrs) à+ rsylvie
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F
A ton tour de te révéler encore plus ! RVS sue http://freddeco.canalblog.com<br /> à bientôt
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M
vous aviez eu beaucoup de chance ce jour là.<br /> c'est vrai qu'on est bête quand on a 17-18 ans, on se croit tellement invincible... :(
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V
Oui loopii j'y pense parfois.. à tous ce que les enfants nous cacherons...
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