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Val ...
4 août 2007

C’est l’Destin !

1996

Ils sont assis tous les deux dans le canapé. Ils sont amis. Ils se sont rencontrés il n’y a pas longtemps. Ils sont tous les deux, là, à discuter de tout et de rien, dans le canapé.

La propriétaire de l’appartement ou ils sont assis s’est absentée, les laissant là, tous deux, assis dans ce canapé. Elle est sortie faire une course, et ils l’attendent sagement.

Ils sont amis, tous les trois, juste amis.

Elle est longue à revenir. Ils s’impatientent. Ils seraient bien sortis se balader pour faire passer le temps, mais leur amie est partie sans clefs. Ils doivent l’attendre ici, chez elle, dans ce canapé. Le temps passe et ils se lassent. Ils ne savent pas quoi faire. Ils auraient bien regardé une vidéo, mais ils n’osent pas fouiller.

Le temps devient long, et elle ne revient pas. Ils n’attendent plus. Ils se sont lentement rapproché l’un de l’autre, centimètre après centimètre. Les bouches se sont rejointes et restent collées. Les mains s’impatientent également. Les doigts frôlent les corps impatients. Il n’attendent plus du tout. Ils ne savent plus ou ils sont. Ils ne savent plus si ils sont amis. L’attente a eu raison de leur bon sens. Ils s’embrassent et se caressent avec fougue. Ils se touchent, se caressent, à travers leurs vêtements, puis peau à peau. La tension monte, la température aussi.

Ils n’attendent plus leur amie. Et pourtant…

Pourtant des bruits de pas dans l’escalier les alertent qu’elle arrive.

Ils doivent faire vite. Vite se rhabiller, vite se passer les mains dans les cheveux, vite !

Pourquoi ? ils ne le savent pas. C’est juste une amie. Ils n’ont trahis personne. Pourtant, ils font vite, et tentent d’effacer toute parque d’étreinte sauvage : leurs mines excitées et le rouge sur leurs joues.

Ils ont réussi. La propriétaire des lieux entre dans la pièce, fait quelques commentaires sur les raisons de son retard, et semble ne rien avoir remarqué. Ils sont maintenant assis tous deux a un mètre l’un de l’autre, comme si rien n’était arrivé, et l’écoutent avec attention.

L’amie dira juste « vous avez l’air bizarre ? C’est ma faute ? Vous m’en voulez d’avoir été longue ? » . Aucun des deux n’en reparlera jamais ni à l’autre, ni aux autres…

2007

Les deux anciens coupables se font une bises d’amitié. Ils sont heureux de se voir. Les deux copines se font une belle étreinte de tendresse et d’affection. Elles sont heureuses de se voir. L’ancienne coupable est heureuse de voir que ses deux anciens potes se sont mariés, qu’ils ont une jolie maison et trois enfants.

L’amie est contente que sa meilleur amie ait épousé, non pas un garçon du groupe, mais son cousin à elle ! Et oui, elles sont cousines, maintenant ! L’ami est content de rendre visite, avec sa femme et ses enfants, à une vieille copine et son mari. Ils sont tous cousins, maintenant.  Leurs enfants jouent ensemble. Tous le monde est heureux. Les deux coupables ont oublié.. ou se font croire l’un à l’autre qu’ils ont oublié l’incident.

Leurs époux réciproques n’ont jamais rien su, n’ont jamais pensé, ne peuvent se douter…aucun des deux ne le dira ! C’est oublié !

L’épouse amie ne sait pas qu’avant elle, et chez elle, son mari, copain à l’époque, avait fougueusement embrassé sa copine de toujours.

L’époux de la coupable ne sait pas que sa femme, avant de le rencontrer, avait failli se retrouver dans un lit (par mégarde) avec celui qui allait devenir le mari de sa cousine !

Quelle histoire !

Les coupables s’embrassent, s’apprécient, n’en reparlent jamais, n’en soufflent mots, n’ont pas de regrets, ne sont pas amoureux… ils avaient fait un faux pas cet après midi là. Si la propriétaire est rentrée, et elle leur a coupé leur élan, c’est que les choses ne devaient pas se passer comme ça ! C’est que leur destin était ailleurs.

Leur destin, à ces deux là, c’était d’être amis, c’était d’être cousins, c’était d’être parrains -marraines des enfants de l’autre…Leur destin, c’était de se voir en vacances, c’était de s’envoyer des photos des enfants, c’était pas de coucher ensemble !

Ils n’ont pas su ce jour là pourquoi ils se sont senti coupables, comme des gamins pris en faute…

Maintenant ils le savent.

Ils l’ont su juste après, d’ailleurs.

C’était pas leur destinée, de vivre une histoire au grand jour, d’être un couple, d’être amoureux… Fallait pas que ça arrive ! Sinon, ils n’auraient pas les relations fraternelles qu’ils ont à présent.

Fallait pas que ça se passe, sous peine de n’être que de vulgaires « ancien amants ».

Fallait pas que ça se sache, pour éviter le regards des gens.. le doute des conjoints…

Fallait pas qu’ils en reparlent, par peur d’être mal à l’aise et coupables, quand par hasard ils se retrouvent seuls quelques instants

Faut juste qu’ils n’y pensent pas.. jamais ! Et ils n’y pensent pas ! Ils ont oublié.

Ils ne mentent pas à leur conjoints, vu qu’ils ont oublié ! C’est pas un mensonge par omission, c’est un oubli. D’ailleurs, si ils le racontaient maintenant, onze ans après, personne ne les croiraient.

Ils sont cousins.

Merci le destin !

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Commentaires
V
Tilu: évidement c'est un faux-oubli, mais tellement vrai par ailleurs qu'il est réel, cet oubli!<br /> Coumarine: exactement ça! Ne pas donner corps à ce qui n'a pas éxisté... à ce qui n'existe pas!
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C
Je pense en effet qu'il ne fallait pas en parler pour ne pas donner "CORPS" à ce qui n'a pas existé!<br /> Mais peu de monde est finalement capable de se taire, de ne pas dire des choses qui risquent de faire souffrir l'autre, des autres, juste pour se libérer d'un fardeau...<br /> C'est très intéressant ce que tu racontes là Val et cela porte à réflexion<br /> Je t'embrasse
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T
J'ai pas tout saisi qui est qui et qui est devenu cousin de qui ... mais je trouve que les souvenirs et les dates sont bien précis pour avoir été oubliés completement... tout ça sent terriblement le vécu si je ne m'abuse...
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