Punition
Hier, j’ai lu sur un blog qu’une imagination toute sympa faisait apparaître des dessins blancs entre les caractères des livres. Vous savez, quand il y a des espacements entre les mots, parfois, dans un livre ?
Vous voyez pas ?
Bon, ben c’est là.
Ça m’a fait pensé à une chose bien particulière.
Ça m’a fait penser à une punition de petit fille.
Moi, je n’arrive pas à voir des dessins, par contre il fut un temps ou je voyais de belles lignes droites dans certains de mes manuscrits. Je voyais de belles ligne verticales blanches… dans mes punitions.
Les punitions, à l’école, j’en ai eu plein. Si j’ai échappé au coin en maternelle (j’étais timide et réservée et très calme, paraît-il), je n’ai pas par la suite su éviter les verbes à conjuguer, les multiplications à calculer en plus, plus tard les heures de colle (et même une exclusion du lycée !). Même une baffe, une fois…
Enfin, aujourd’hui, je vais plutôt parler des « douces punitions ».
En CE2, j’avais de « douces punitions ». Je chopais des punitions que j’aimais bien faire…
J’aimais copier des lignes.
Qui n’a jamais copié de lignes ?
Alors, pour ceux venus d’une autre planète, copier des lignes, ça veut dire écrire cent fois, par exemple Je ne dois pas me mettre debout dans le car (par exemple).
En gros, le punition rendue (et jamais lue ni vérifiée, ni corrigée, mais juste jetée) , ça donne ça :
Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
..
Facile.
C’est plutôt rébarbatif à écrire, sauf quand on a la solution miracle. Je l’avais.
Pour écrire ses lignes plus vite, et retourner jouer à la récré, il y a une solution. Au lieu d’écrire la même phrase cent fois, et bien il suffit d’écrire chaque mot cent fois, et des les apposer les uns à coté des autres…
Exemple :
Je
Je
Je
Et ainsi de suite!
Si, si ! Essayez !
Vous verrez que c’est bien plus rapide !
Même que quand j’avais du temps chez moi, je pré-remplissais des pages de cent JE (toutes les phrases de punitions commençaient par JE).
Le problème, à l’époque, était que la Dame s’en apercevait. On appelait Dame toute femme travaillant à l’école, mais qui n’etait pas une maîtresse). La Dame qui donnait les lignes à copier, elle servait à la cantine, et elle était là dans le car (enfin un drôle de véhicule bleu, à l’époque…), matin et soir ( ce qui explique le fait que cette phrase était certainement la plus copiée).
Elle s’en apercevait, et pour cause. Les dessins étaient bien visibles.
Je vous montre :
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
Je ne dois pas me mettre debout dans le car
C’est pas discret, hein ?
Elles sont belles et bien là les lignes blanches verticales.
A l’époque je ne les voyais pas.
Aussi, quand le verdict tombait « Tu n’a pas écrit tes phrases entières, mais tu as recopié des suites de mots. Recommence ! », je ne savais pas qui avait balancé.
Je recommençais.
J’avais trouvé une autre combine, tout aussi efficace, pour gagner le même nombre de précieuses minutes.
Puisque les copies de punitions n’étaient ni lues ni vérifiées, mais juste regardées hâtivement et jetées, et bien, des lignes, j’en écrirai que 96. Qui verrait la feinte ?
Personne ! encore moins cette gentille (quand même) Dame qui boitait un peu.
Et ben si, figurez vous !
Elle l’a vu !
Son petit doigt était très bavard (ou bien elle avait repéré quelle était la centième ligne sur une double feuille arrachée au milieu du cahier de brouillon).
J’ai recommencé, et pour la peine, j’ai du aussi compter mes lignes, et écrire mes comptages.
Exemple :
1- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
2- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
3- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
4- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
5- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
6- Je ne dois pas me mettre debout dans le car.
Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’on avait le droit de mettre tous les chiffres avant.
Les lignes, pour le coup, sont devenues moins agréables et plus contraignante, même si quand j’avais du temps, je pré-remplissais, chez moi, des pages de cent chiffres. On se refait pas, vous savez….
Punition
Le punition de mon fils, c’est d’aller à l’école tout court.
L’horreur encore ce matin.
Je ne sais que dire ou que faire pour le réconforter.
Et puis, j’suis pas aidée dans ma démarche. Papa est prêt à renoncer.
Il n’est pas le seul…
Des proches m’ont suggéré de le garder encore un an à la maison…
Pfff….
Rajout à 14h
Bon, ce matin ça a été. Il a certes pleuré, mais rien à voir avec hier. il a joué et a participé aux activités.
On persiste ....