Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Val ...
21 octobre 2007

Les dimanche à la con

Les dimanche à la con de quand j’avais disons, dix ans, c’était les jours de déjeuner chez mes grand-parents. Arrivée toujours à la même heure, toujours les mêmes gâteaux apéro, les asperges quand c’était la saison, un plateau de charcuterie, ou de crudités le reste du temps. L’éternel gigot, les haricots verts et les flageolets que j’aimais pas, et le gâteau même pas bon, plein de crème, écœurant et trop gras qui avait le goût des bûches pâtissières que je n’ai jamais aimées.

Ces dimanches là, je les passais à écouter d’une seule oreille agacée les mêmes conversations à chaque fois, en essayant de dissimuler toutes les denrées servies qui me rebutaient.

Ces dimanches là, j’essayais de déguiser mon ennui en intérêt lors de l’éternel tour de jardin pour digérer. 

Les après midi étaient encore plus  assommants. Les adultes s’attablaient, après la vaisselle, autour d’un tapis de cartes pour un après midi entier de belote ou de manille, c’était selon.

Nous, les enfants, on avait le choix entre aller jouer dehors, sachant qu’il ne fallait pas trop courir pour ne va faire de trous dans les graviers, chaque jours remis en ordre méticuleusement par le râteau d’un Papy pointilleux, et rentrer et s’asseoir en face de Jacques Martin et de son école des fans.

Un peu plus tard, on m’a appris les jeux de belote et de manille et les longs après midi sont devenus moins barbants.

Adolescente, j’a pris partie de fuir ces après midi familiaux, et de m’évader chaque dimanche avec les amis, ou de me faire servir un plateau repas là haut, dans le bureau, avec les révisions scolaires pour  prétexte.

Aujourd’hui, ces rendez vous dominicaux ont encore lieu parfois. On y va pour faire plaisir à mon grand-père, qui depuis qu’il vit seul, a appris à cuire les asperges et le gigot. Aujourd’hui, le repas est parfois différent, car il sait ce que n’aiment pas manger ses petits enfants. On fait encore le tour du jardin à chaque fois, qui est moins interminable depuis qu’il a été réduit de moitié, faute de bouches à nourrir. Par contre, je fais toujours mine de m’intéresser à tous ces légumes, et fleurs, et arbustes et plantes dont je n’ai que faire, pour faire plaisir à mon grand père, car je sais à quel point il aime le raconter, son jardin. Et moi j’aime, au fond, l’entendre l’expliquer et je l’écoute avec une oreille qui penche plus vers la tendresse que sur l’intérêt.

Aujourd’hui,  ces dimanches là je les aime. La maison respire le souvenir de ma grand mère. Papy n’a déplacé aucun objet depuis. Ces dimanches là, aujourd’hui, sont  plein de nostalgie.

Mes dimanche à la con, les miens, ce son ceux d’aujourd’hui. Ce sont ceux ou des lutins nous réveillent tôt, même si ils ont veillé, et ou on doit leur préparer un petit déjeuner. Ce sont ceux ou on a envie de dormir, et d’une grasse mat’, et de se prélasser sous une couette très chaude, mais ou le devoir de parent nous rappelle à l’ordre.

Ces dimanche là, on a mal à la tête car on s’est couchés très tard, et pourtant on lutte car on a une cuisine entière à nettoyer. Ces matins là, on aimerait se plonger dans un bain brûlant à l’odeur légère, mais à défaut, on fait tremper des plats très gras négligemment abandonné la veille. Ces jours de brume là, on aimerait prêter l’oreille à une musique douce de faible intensité, mais seuls les bruits de verres que l’on entrechoque, et de moteur de lave vaisselle et d’aspirateur retentissent dans le logis, qui n’aspire qu’à l’ordre et à la propreté perdue la veille au soir.

Ces dimanche là, on ne fait rien d’autre. On a bu qu’un café serré le matin, et le midi on a même pas faim. On sort les restes malgré tout pour rassasier les petits, et on se met à table pour la forme.

Ces dimanche là, on prétend à une sieste salvatrice, qui n’est possible que si les enfants daignent s’endormir.

Ces dimanches usés là, on pense au temps ou les enfants auront grandi, et ou les lendemains de fête ne seront que sieste prolongée.

Parfois, ces dimanches vaseux là, je me dis que certainement, dans quelques années, après une sieste dominicale savourée, je repenserai avec nostalgie aux dimanche ou les enfants nous en interdisaient l’accès.

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Oh pardon Le Chat Si Pap pour cet oubli impardonnable.<br /> Ne plus l'employer! Je l'avais dit!<br /> <br /> Une excuse?<br /> J'ai repris les paroles d'un grand amoureux de Brassens. Et pourtant, il le dit, lui! Suis pardonnée?<br /> <br /> Je vous aime bien (arf! déjà dit !!!)<br /> Bon... non... j'aime bien votre façon de me faire remarquer mes faiblesses.<br /> <br /> J'essaye de m'améliorer... mais je n'y arrive pas toujours!<br /> D'ailleurs, je me concentre en ce moment pour sortir une grossiereté de mon vocanulaire: le mot "génial".<br /> <br /> :D
Répondre
L
Un regrettable incident technique entièrement dû à la négligence des administrateurs de CANALBLOG a privé vos lecteurs d'une partie du titre de votre présent billet.<br /> Je m'empresse de vous renouveler toutes les excuses de CANALBLOG et vous prie de bien vouloir récupérer la partie manquante du titre :<br /> FITURE.<br /> <br /> En espérant que la confusion n'aura pas terni votre réputation .
Répondre
V
Je pense qu'on est nombreux dans ce cas là.<br /> Bonne journée Samy!
Répondre
S
J'ai lu ton texte avec grand intérêt et je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à me faire réveillée de très bonne heure par les enfants et à rêver de faire une sieste un peu plus tard si les enfants le permettre.... mais malgré tout j'aime ces dimanches et je pense comme toi, un jour on y repensera avec nostalgie!<br /> À la prochaine
Répondre
V
Laura, mortellement ennuyeux, c'ets axactement ça! Et comme pour toi, il m'en reste des sequelles, et en general les dimache, j'aime bien combler les vides.<br /> Bises et contente de te revoir ;) !
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 162 046
Publicité
Publicité