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Val ...
1 avril 2008

Deux essais

J’ai bien conscience que mes compte rendus de lectures suscitent un peu moins de commentaires que mes autres billets (souvent plus humoristiques ou larmoyant, c’est selon..). Pourtant, moi j’aime les rédiger. Et puis, j’ai compris, grâce à une de mes deux lectures de la semaine passée, à quel point la quête aux commentaires pouvait être fatale. Se prostituer (presque) pour complaire à son lecteur, est-ce bien ? Franchement ? Il me semble qu’à force de chercher à plaire, on se perd, et l’envie de blogguer s’évanouit peu à peu.

Donc, deux essais lus la semaine dernière !

Comme un roman, Pennac

Après avoir fermé chagrin d’école, j’ai eu l’irrépressible envie d’ouvrir Comme un roman.

Alors ? Un essais ? Un roman ?

Je dirai qu’il se lit aussi bien que chagrin d’école. C’est un essais qui en effet se lit comme un roman..

Le sujet :

Le livre ! Les livres ! La lecture, quoi…

Pennac nous parle du Livre comme un objet le plus banal qui soit, et non comme cette chose sacrée et précieuse, et pas toujours accessible, pour laquelle nous devons avoir un profond respect. Non ! Un livre, ce n’est qu’un objet ! Et comme tout objet, nous avons des droits sur lui.

Les dix commandement du lecteur (qui sont en fait dix droits) :

Le droit de ne pas lire, celui de sauter des pages, le droit de ne pas finir un livre, celui d’en relire un autre, le droit de lire n’importe quoi, le droit au bovarysme, celui de lire n’importe ou, de grappiller, de lire à haute voix, le droit de nous taire.

Lire n’est pas un devoir, et doit rester un plaisir.

Mon petit avis :

J’ai adoré. Que c’est déculpabilisant d’apprendre qu’on a le droit de ne pas terminer un bouquin, de le malmener un peu, de sauter ou de corner des pages, de poser sa tasse à café dessus…

Que c’est sécurisant de se dire qu’on a bien le droit, après tout, de relire la même œuvre dix fois même si cela nous fera passer à coté de dizaines d’autres !

On fait ce qu’on veut de son livre ! Point ! Fantastique…

Il m’a éclairée :

Il m’a éclairée, aussi, ce livre ! Il a éclairé mon chemin de maman lectrice (comme chagrin d’école a dû éclairer celui de nombre d’enseignants certainement).

Il incite quelque peu à la vigilance. Ce n’est pas parce qu’on est un lecteur assidu que nos enfants le seront aussi. Ce n’est pas parce qu’on aime lire qu’on leur transmet ce gout du livre. Pas du tout ! La lecture est un loisir qui ne se partage que très peu, en fin de compte. C’est un plaisir solitaire (égoïste ?).

Aussi, il faut être très méfiants, et ne pas rabâcher à nos enfants qu’il FAUT lire, mais plutôt leur donner le gout du livre. On ne colle pas un bouquin dans les mains de son enfant (de gré ou de force ) : Vas-y ! Lis ça ! Tu me diras ce que tu as compris !. Echec assuré (sauf si l’enfant a déjà le gout des livres). Transmettre sa passion des livres est un travail quotidien, régulier, de longue haleine. C’est un petit sacrifice ? En tous cas un temps volé à nos lectures à nous…

J’ai retenu. J’ai compris. Merci !

Coup de cœur :

Pour terminer avec ce livre, un petit coup de cœur sur un détail bien anodin au cœur du livre, mais qui m’a enflammée (ça m’arrive). J’ai eu envie de l’embrasser, Pennac, quand j’ai lu ces quelques lignes en particulier.

A la question : Ou trouves-tu le temps de lire ? d’écrire ? C’est vrai, quoi, on a pas le temps…avec la vie qu’on mène…

Pennac répond : Ou trouve t’on le temps d’être amoureux ? De vivre une passion amoureuse ? D’entretenir la flamme ? Personne n’a le temps, et pourtant ça ne pose de problème à personne. On ne dit jamais : je n’ai pas le temps d’être amoureux !

Je saurai quoi répondre maintenant. Je volerai l’idée à Pennac (qui m’a plu et que j’ai lue comme une bouffée d’oxygène). Le temps, on le trouve naturellement. Quand c’est passionnel, quand il s’agit d’entretenir la flamme, la question ne se pose pas en terme de temps !

J’ai plus qu’aimé et j’ai envie de lire tout Pennac !

Tout d’un blog, Nicole Versailles

Un autre essais lu cette semaine, complètement différent du premier, mais pas tant que ça pour moi puisqu’il s’agit d’un autre thème qui m’est cher : le blog !

Il s’agit en fait de l’expérience d’une bloggeuse, dans laquelle je me suis beaucoup retrouvée. Plus que retrouvée ! Cette bloggeuse, c’est moi ! Cette bloggeuse, c’est vous, aussi, je pense. On ne va pas se le cacher (je ne vais pas me le cacher !). Son expérience personnelle en tant que bloggeuse est commune à celle de nous tous (ou presque).

Le sujet :

Le blog, bien évidemment ! Son blog à elle, principalement, qui pourrait être le mien, ou le votre. Les débuts du blog, le tâtonnements des débuts, mais aussi la liberté et l’anonymat des premiers billets (on l’a tous connu !).

Les billets quotidiens, ou presque. Le dilemme : parler de soi, un peu, beaucoup, un peu trop, beaucoup trop ?

Les liens qui se tissent entre blogueurs, les rencontres aussi, qui peuvent avoir lieu, entre bloggeurs, si affinités ou occasion…

Et puis les doutes, bien évidement… La tentation de plaire à ses lecteurs plutôt que de se faire plaisir ( c’est se travestir, un peu…), l’angoisse de la page blanche, avec la peur que son blog soit quelque peu déserté…

Mon petit avis :

Mon Dieu que je me suis retrouvée ! Et comment ! Pourquoi le nier ? Un peu de gène à avouer qu’on scrute ses statistiques plus que de raison ? Un peu de honte à admettre qu’on est un peu déçu par un billet qui a amené moins de commentaires qu’un autre ?

J’écris pour être lue, autrement j’écrirai sur des cahiers que je glisserai sous mon lit le soir avant de m’endormir ! Je pense que je me serai découragée vite, sans vous, mes lecteurs ! Je pense que je ne serai pas si assidue, sans que mes billets soient commentés. Moi, je tiens un blog pour être lue ! Evidement, je le tiens avant tout pour moi, mais pas uniquement pour le plaisir d’écrire, non ! Je le tiens pour moi, mais pour le plaisir d’écrire, d’être lue et commentée, et d’échanger avec mes lecteurs. C’est dit !

Il m’a éclairée :

Jusqu’ou peut aller cet amour des commentaires ? Jusqu’ou peut mener cette dépendance aux statistiques ? Là, il faut réfléchir, je trouve ! Si aujourd’hui je savoure le fait d’être visitée, lue et commentée, j’ai toutefois cette petite nostalgie des débuts… lorsque j’étais anonyme, lorsque je n’avais rencontré aucun d’entre vous, lorsque je n’étais que très peu lue et commentée. Pourquoi ?Parce que j’étais bien libre d’écrire tout ce que je voulais.

« Tu es toujours libre d’écrire ce qui te chante », on pourrait me dire. Détrompez-vous ! Pas tant que ça ! Plus le temps passe et plus je me censure. Je ne peux pas révéler certaines choses, je ne peux plus écrire tout ce qui me passe par la tête. Trop de gens connaissent mon identité pour que je sois vraiment libre.

Pire encore (plus sadique !) : La tentation d’écrire pour amuser, divertir, plaire à son lectorat n’est pas loin, parfois. La soif de compliments et de commentaires enjoués… Maudit orgueil !

Je pense qu’on perd facilement le fil, qu’on se laisse séduire par le billet facile, celui qu’on aime pas spécialement écrire mais qui satisfera notre envie d’être lu et commenté, et d’accroitre son lectorat.

Et on aura tort ! Le plaisir de blogguer diminuera (qui tient sur la longueur, en écrivant des billets pour le plaisir unique de ses lecteurs, sans penser à son plaisir à lui d’écrire ce qu’il a envie d’écrire ?).

Non, je ne veux pas me pervertir ! Oui, je veux continuer de blogguer ! Oui, je vais parfois devoir faire un choix : je choisirai mon plaisir d’écrire, même si les commentaires seront moins abondants, moins plaisants, moins enjoués…

Ne pas oublier ça ! L’école de l’humilité !

Et aussi :

Et aussi cette question cruciale : la fin de son blog ! Arrêter, continuer ? Le doute, parfois… Qui n’a jamais lu un blogueur annonçant la fermeture de son blog et revenir ? Et puis recommencer, et puis se mettre en pause, et puis disparaître sans crier gare, et être oublié ? C’est le jeu… Il faut l’accepter. Après tout, la concurrence est rude. Faut pas se leurrer. Il sera remplacé…

Mon coup de cœur :

Mon coup de cœur est pour les interventions de la petite sardine blog trotteuse. La petite sardine si perspicace, qui dit, avec ironie, tant de vérités…

La petite sardine, c’est parfois vous, c’est souvent moi… celle qui n’ose pas évoquer ses petits et grands travers bloggesques, mais qui pourtant en a…

Je soupçonne d’ailleurs l’auteur de se cacher souvent derrière sa petite sardine pour lui faire dire toutes ces vérités grinçantes. On rit, à la lire, la petite sardine, mais parfois on rit jaune tellement on se sent concernée…

J’ai aimé ! Cet essais éclaire mon chemin de bloggeuse, qui n’a ni envie d’arrêter, ni envie de se corrompre pour continuer de blogguer.

J’ai aimé, et je n’ai pas évoqué chaque point… d’autres aspects, d’autres point ont résonné fort en moi, mais je vous laisse les découvrir seuls…

Le blog, c’est l’école de l’humilité, mais c’est aussi l’école de la persévérance !

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Commentaires
D
Bonsoir Val, j'ai lu Chagrin d'école et j'ai terminé récemment Tout d'un blog (qui m'a été dédicacé par coumarine). Vous parlez très bien de ces deux oeuvres (Tout d'un blog est à recommander à tous les blogueurs). J'espère que cela donnera envie de les lire à ceux qui vous lisent. J'ai découvert Pennac grâce à mon ami. Pour le blog, comme dit Nicole Versailles, on est content d'être lu et commenté. Bonne soirée.
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V
Dasola, j'aime bien "quand on a fini, on est heureux"...<br /> Sauf qu'on aimerais parfois que certains livres ne se terminent jamais ;). <br /> Merci de la visite.
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D
Grâce à mon ami, j'ai découvert Pennac il y a un peu plus d'un an. J'ai presque tout lu même Comme un roman et Chagrin d'école, j'ai beaucoup aimé. C'est facile à lire, agréable et quand on a finit, on est heureux. Pour le livre de Nicole Versailles (pardon Coumarine), j'attends sa sortie au mois de juin (en France). Je me le fais offrir.
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V
Une revelation? Whouha! <br /> Moi je dirais que simplement il change ma vie... de lectrice ;).
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L
Comme un roman a été une révélation pour moi. Depuis, en tant que bibliothècaire, ce livre me sert de référence dans mes conseils de lecture.
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