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Val ...
9 mai 2008

Faudrait peut-être que je trouve un titre?

Acte II scène 1

Tous les deux assis en tailleur sur le canapé gris. Mêmes tenues, même décor.

Jean- (doucement) Tu portais ta robe rose pâle, celle avec des bretelles en fine dentelle. Tu respirais la joie de vivre. Tu te souviens comme nous étions amoureux et insouciants ?

Lise- (souriante et enthousiaste) Oui, je m’en souviens. (soupir) Que c’est bon, quand tu me parles du passé… Tes histoires d’avant nous font passer le temps. Merci pour ce moment de détente. (soudain plus lucide) . En parlant de temps, as-tu la moindre idée de la date ? Sais-tu à peu prés depuis combien de temps nous sommes enfermés ici ?

Jean- Je n’en sais rien. J’ai envie de dire plusieurs mois, mais il est possible que ça ne fasse que quelques semaines. Nous aurions du compter des sonneries qui nous signalent les moments ou nous devons avaler nos pilules. Mais... ne t’en fais pas. Ils nous ont dit de ne pas nous en préoccuper. Quand ça fera un an, ils viendront nous chercher.

Lise- Et si l’un de nous deux tombait malade ?

Jean- Tu sais parfaitement que c’est impossible. Ils ont pris toutes les précautions pour ne pas que ça se produise. Souviens-toi tous ces tests, tous ces vaccins, et puis les antibiotiques que nous prenons chaque jour… Je crois même que l’appartement est stérilisé.

Lise- Pauvre de nous… je crois que...je préférerais tomber malade. Et… si l’un de nous arrêtait de prendre toutes ces pilules ?  Plus de pilules qui nourrissent, plus de pilules qui reposent, plus d’antibiotiques universels. Rien ! Une grève de la faim ! Que se passerait-il ?

Jean- N’y songe même pas Lise. Tu sais bien que personne ne viendrait te sortir de là. Ils ne nous voient pas. Ils ne nous entendent pas. Le seul lien qui nous relie à eux est le bouton. Il n’y a que moi qui pourrait te sortir de là, en le pressant. Mais… tu connais la règle… Si ta vie était en danger, je n’hésiterais pas une seule seconde.

Lise- (soupir) Oui, Jean, je le sais. Ne t’en fais pas, je ne gâcherai pas tout.

Acte II scène 2

Lui est assis à la table grise, et elle fait les cent pas.

Lise- (agacée) Si seulement on avait un livre ! Ne serait-ce qu’un livre ! Pour deux ! Oh, je n’ai pas le culot de vouloir une télé, ou un poste de radio ! Mais un livre ! Même un mauvais, qu’importe… On pourrait le lire et le relire, et en parler ensemble! Même pas ! Si seulement j’avais ne serait-ce qu’un stylo ! Même sans papier ! J’écrirais sur le papier de toilette gris !

Jean- (soupir) Lise, tu avais promis…

Lise- Je sais, Jean ! J’avais promis de ne pas recommencer ! Mais c’est plus fort que moi. (hausse le ton) Tu comprends, ça ? J’en peux plus, Jean ! Je n’en PEUX PLUS ! J’ai envie de boire un café le matin. J’ai besoin d’un cigarette après déjeuner. Je rêve d’avoir sommeil. J’aimerais pouvoir téléphoner à quelqu’un, même à mon pire ennemi. (chuchotant) Je vais devenir folle.

Jean- De quoi as-tu envie de parler, Lise ? Bavardons ! C’est l’une de nos seules distractions possibles…

Lise- Je voudrais qu’on comprenne ensemble les raisons qui nous ont conduit jusqu’ici.

Jean- (irrité) Tu ne voudrais pas un peu parler d’autre chose, pour changer ?

Lise- Non, Jean. J’ai besoin de comprendre…

Jean- Soit ! Allons-y ! Tu les connais comme moi, les raisons, Lise ! A cause de ta dépression, tu as perdu ton job. La maison n’était pas finie de payer. Tu as recherché un autre emploi, en vain. Je ne gagnais pas assez pour nous faire vivre tous les deux, et payer les factures, les crédits. C’est allé crescendo. Les dettes se sont accumulées. La pile des factures à enflé. Puis, la menace des huissier, la banque qui appelait chaque jour, les chèques sans provision, la carte bleue avalée. C’est ça que tu veux entendre, Lise ?

Lise- ça n’explique pas ce qu’on fait là !

Jean- (nerveux) Qu’est ce que tu aurais préféré ? Que la maison soit saisie ? Qu’on soit surendettés ? Qu’on vende les meubles ? La voiture ? Ton alliance ? Tu aurais fait le trottoir, peut-être ? Arrête avec ça, Lise ! On avait pas de meilleure solution ! On a fait le bon choix, crois-moi !

Lise- On aurait pu repartir à zéro… Peu importe ce qu’on possède, tant qu’on est ensemble…

Jean- (sourire en coin) Et c’est toi qui dit ça ? Et ici, alors ? On est ensemble, n’est ce pas ? Et tu pleures pour qu’on te donne un livre !

Lise- Ici, c’est pas pareil…

Jean- (retrouvant son calme) Allez, restons-en là. Pensons à l’avenir, maintenant. Repartir à zéro, c’est ce que nous allons faire, chérie. Mais en mieux !

Lise sourit

Acte II scène 3

Etendus sur le canapé lit, nus, dans les bras l’un de l’autre…

Lise- Au moins, ça, ils ne peuvent pas nous l’enlever …

Jean- Je te préfère comme ça, Lise.

Lise- (sourire) Ils voulaient nous couper du monde des plaisirs, et celui-là, ils y ont pas pensé ! Tu crois qu’on a pas de pilules qui coupent la libido parce qu’ils ont oublié ?

Jean- Non, Lise. C’est volontaire.

Lise- Je pensais qu’ils voulaient nous empêcher d’avoir la moindre distraction pendant un an !?

Jean- (se racle la gorge) C’est pas tout à fait ça…

Lise- Ah oui ? Et c’est quoi, alors ?

Jean- Tu l’as entendu comme moi, lors des rendez-vous pré-enfermement !

Lise- J’étais tellement résignée et abattue que.. (pensive). Redis-le moi…

Jean- Nous sommes les cobayes d’une expérience tendant à prouver que l’amour ne se suffit pas à lui-même.

Lise- C’est à dire ?

Jean- C’est à dire que nous sommes enfermés là dans le seul but de démontrer qu’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraiche.

Lise- Mais.. nous ? On le peut, n’est ce pas ?

Jean- (doucement). Oui, nous, on le peut. Et on va leur montrer qu’ils se trompent !

FIN DU SECOND ACTE

PS: Et demain? C'est samedi! Et le samedi, c'est le jour du défi!   Cette semaine, une petit fille parle aux oies... Il n'est pas trop tard pour envoyer votre participation...

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Commentaires
V
Ah! Vanina! ça, c'est bien! ça, ça me plait!<br /> L'orthographe? Je pense qu'il faudrait que je prenne des cours! Non! Je repartirai sur de bonnes bases au CP (de Gaby ;) ).
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U
Allez je me lance!<br /> Tu as un style alerte, agréable à lire, qui le plus souvent est proche du langage parlé. Cela fait partie de tes choix puisque tu joues un max la spontanéité évitant de "trop" te relire pour ne pas avoir à réécrire de façon "littéraire".<br /> C'est pourquoi cette pièce de théâtre fonctionne très bien, sans oublié l'intrigue de départ qui est excellente.<br /> Dans ton expression écrite là où tu pêches le plus... c'est parfois l'orthographe (fôtes de frappes incluses).<br /> Voili, voilà.<br /> Mais je pense que tout ça, tu le sais déjà.<br /> Sourire<br /> Vanina
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V
Vanina, comme tu as osé aller contre la majorité, je vais te faire deux revelations:<br /> <br /> 1/ En vrai, mes lecteurs préférés ne sont pas ceux qui trouvent tout bien et super et génial et formidablement bien écrit, sans retenue, sans critiques. Mes lecteurs préférés, ce sont ceux qui un jour me diront " Val, l'intrigue est floue", " les phrases sont trop longues", " tel personnage sonne faux"... etc... Parce que leur lecture est attentive, parce qu'il ne font pas de commentaires de complaisance, et que, du coup, quand ils disent que c'est bien, je les crois, et aussi et surtout parce qu'ils m'aident à progresser.<br /> <br /> Enfin... heu.. malgré tout, les compliments me flattent ;). Mouarf! <br /> <br /> 2/ Si j'ai un peu de courage, je poste l'acte III ce soir avant d'aller me coucher :D <br /> <br /> Bisous
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V
C'est nul ton histoire!!!<br /> ;-))<br /> <br /> Vivement la suite!<br /> <br /> Fallait bien que je me démarque un peu des autres comm. C'est tjs problématique d'arriver ap tant de commentaires!<br /> Sourire peste<br /> Vanina
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V
Tisseuse, je te souhaite un très bon weekend.<br /> <br /> Chipie, "Amour et eau tiède", ça me plait bien. Envoyer des fleurs, je trouve que c'est une bien jolie expression, et de circonstance. Comme on lance un bouquet aux acteurs, sur les planches :D . <br /> <br /> Fabeli, tu sais que je suis en train de rédiger la suite (bon, là je fais une petite pause pour vous répondre hihi), et le fait de lire vos commentaires impatients et enthousiastes me met une pression d'enfer. Je m'en voudrais de vous decevoir...<br /> <br /> Heu, Catherine? Tu fais pas dans la démesure, toi, par hasard? C'est sûr qu'avec que des lecteurs bienveillant comme vous, j'irais loin...
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