Craintes nocturnes
Autant de temps qui me sépare du séjour que de temps qui lui sera consacré.
C’est long et c’est court.
Trois semaines, c’est rien… le dernier grain de sable du sablier qui compte le temps de préparatifs.
Trois semaines, c’est énorme. Trois semaines là bas, c’est du jamais vécu auparavant. Au paravent ? Justement non…
Trois semaines, c’est anodin quand on les prévoit à l’avance et que ça reste lointain et flou, comme un projet à peine concret.
Trois semaines, c’est effrayant quand c’est dans trois semaines et pour trois semaines, justement.
Envie de changer d’avis, de faire valoir mon bon droit en brandissant mon règlement qui m’octroie un délai de rétractation. Le temps presse…
Moi, j’veux des vacances. J’veux pas y aller, comme pleurnichent les gamins à la veille du départ pour la colonie.
Trois semaines, c’est bien trop éternel, finalement…
J’vais pas pouvoir. Pardon !
J’annule. Je clique sur « supprimer », ou tout au moins je zip le fichier.
Restons raisonnables ! Enfin, Val… trois semaines ? T’avais perdu la raison, ou quoi ?
Raisonnables, tout en restant convenables : 4 jours ?
On a dit convenable, Val ! Là c’est indécent…
Coupons la poire en deux : 8 jours !
Arf….
Et lui ? Fais-le pour lui…
C’est un prudent… Frileux, il se cache sous le col de son manteau. Il donnerait une année entière pour la paix. Je lui donne le prix Nobel.
Frileux il est à toutes les saisons. « Comme tu veux ».
Restons trois semaines, alors, mais louons un gîte…
« Inconvenant ».
Inconvenant, mais pacifiste, Monsieur Armistice !