Comme si rien n’était
Chaque jour, je me dis que je pourrais peut-être écrire une petite note pour le blog, et chaque jour je reporte au lendemain. Ecrire, c’est comme faire l’amour : l’abstinence fait peu à peu disparaître la libido. Écrire, c’est faire l’amour.
Parfois, je tente de me forcer un peu. J’ouvre une page blanche. Je me sers un café fumant. Je fais les gestes rituels de celle qui va écrire. Et puis je renonce. Heureusement, mon traitement de texte n’est pas un homme frustré à qui j’aurais promis l’extase. Il se tait. Et je le remercie de son silence complaisant. Mon traitement de texte est compréhensif et patient.
Pourtant, il me semble que j’ai mille chose à vous dire. Pourtant, j’ai le sentiment d’avoir mille vies à vous décrire. Elles me murmurent des mots à l’oreille qui, un à un, sont audibles mais qui, tous murmurés en même temps, finissent par ne former qu’une plainte étouffée. Vous auriez peur si je tentais de vous les raconter…
Je vais bien. Un jour, je vous dirai peut-être comment la terre s’est fissurée sous mes pieds cet été.
Je vais bien, c’est passé.
Sauf que… j’ai du mal avec cette expression qui dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. M’enfin, toujours est-il que ce qui ne nous tue pas.. ne nous tue pas ! Et c’est déjà très bien comme ça.
Et vous ? Comment allez-vous ?