Péripéties du matin
Hier soir, je conclus, par téléphone, un rendez-vous pour aller chercher une machine à pain. A la campagne. A une bonne dizaine de kilomètres d'ici. Mais... dans un lieu que je connais peu, en pleine campagne.
La dame me propose donc de lui téléphoner quand j'arriverai sur la pladce du village, et qu'elle viendra me chercher pour m'accompagner dans sa maison isolée et difficile à trouve.
Marché conclus.
Ce matin, après deux ou trois achats dans un autre village (dont un très long passage à La Poste...), j'arrive enfin sur la « place » ou plutôt le petit bourg. Et j'appelle.
C'est un monsieur qui vient me chercher.
Je le suis avec ma voiture. Dans les bois. Dans les chemins . Paumés, isolés. Et, tout en conduisant et sans perdre des yeux sa voiture, je me dis qu'il faut quand même une sacrée dose de confiance pour faire ce genre de truc.
Mais... la confiance ? Ça paie, non ?
On arrive devant chez lui. C'est carrent isolé. Personne autour. Il me fait entrer.
Et me présente son épouse.
Aux copies qu'elle corrige sur la table de la cuisine, je comprends qu'elle est prof. C'est bête mais ça me rassure. Je ne suis pas tombée chez des tarés.
Elle me montre comment fonctionne la machine à pain. Je la charge dans le coffre de ma voiture... et jette un œil à ses poules.
On en discute. On en vient à dire que mon poulailler est presque terminé et que j'en cherche, moi, des poules.
Elle sait où il y en a. Elle parvient à me convaincre de la suivre dans la ferme voisine.
Nous repartons en voiture. Chacune la notre.
Nous arrivons effectivement dans une ferme. Et là... ça dure longtemps. Très longtemps.
On me donne un sac d'aliments, puis la dame fait elle aussi ses achats. On cherche un carton et on fait des trous (« Elle n'a rien pour les mettre, la dame, les poules ? ». Bah... non. Je venais juste chercher une machine à pain, à dire vrai...
On parle, je « choisis » les poules (mais comme je n'y connais rien, je désigne à l'aveugle, en fait). On les charge. Le fermier est bavard. La dame également.
Ça dure. Longtemps.
Je suis rentrée après deux heures de périples, finalement.
Manu avait essayé de me joindre sur le portable, en vain. Il était resté dans la voiture lorsque j'étais dans la ferme.
Il s'est inquiété. J'étais partie seule chez des inconnus dans un coin perdu, il n'avait aucune adresse...
Il a eu peur.
Mais a été content que je revienne avec quatre poules.
Voilà. J'espère que les mignonnes dont donneront des œufs.