Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Val ...
10 mars 2019

Le rêve d’Icare

Il lui aura fallu des jours et des nuits, des mois et des années, des sacrifices et des égoïsmes.

Il lui aura fallu courage et dévotion. Et surtout une abnégation suprême. Au service de sa pensée, au service d’une application méthodique de l’esprit cherchant à comprendre. 

Il lui aura fallu des nuits entières de lectures et d’études acharnées, d’observations fastidieuses. Comprendre comment. Comme seul leitmotiv. 

Observer l’Aigle, ne pas se contenter de l’envier ou de le jalouser, mais le rejoindre. A sa hauteur. Dominer le monde de manière gracieuse et naturelle, simplement en déploiements d’ailes agiles. 

A force d’obstinations que ses frères moquaient de sottise et de vanité, il y était arrivé. La machine était fin prête. Mécanique rodée. Engin surentrainé, dont les rouages fonctionnaient à présent avec minutie et perfection: imprenable et sûr. 

Il prit de la hauteur, gravissant d’abord une montagne. Il prit ensuite de l’élan. Et enfin il s’élança, confiant, sur de lui. 

Et il plana, croisant l’Aigle, le saluant. Et l’Aigle le reconnut comme un pair. 

Il évoluait aisément entre les nuages. Se lassait caresser par le vent frais et l’air pur des grandes hauteurs. 

Il sourit à la vue des gens en bas, qui étaient si petits et insignifiants à présent qu’il les surplombait. Pauvres fourmis grouillant à dessein unique de se nourrir seulement et de veiller à leurs occupations viles. 

En bas, ce n’étaient que cris d’effroi et de fausses craintes: « il va se tuer! », « il tombera !». 

Et il riait de cela. D’un rire méprisant. Ils n’avaient rien compris, tous!

Peu lui importait qu’il s’écrase, qu’il se brise les os, qu’il se fracasse le crâne dans une chute vertigineuse. 

Il aurait, l’espace d’un instant, cessé de fouler cette terre colonisée par la multitude vulgaire. Et c’était beau!

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Ah, Alain.<br /> <br /> Faut-il tout à fait signifier quelque chose? <br /> <br /> Cela pourrait ressembler aussi à: tout faire pour atteindre son but quel qu’il soit! <br /> <br /> Et effectivement, se défier de ceux qui n’en n’ont aucun, et qui vivent pour ne rien faire du tout. <br /> <br /> Cela ne me correspond pas? Vois-tu, Alain, dans ma profession que tu connais, j’en ai bien marre: j’en ai marre de ces collègues stagnantes. Qui sont satisfaites d’elles parce que les gamins sont bien nourris et propres. Parce qu’elles sont payées pour ça. Et ça leur suffit. Faire le job au minimum. Le faire mal. Le faire à minima. Ne jamais vouloir donner plus, ne jamais réfléchir à leurs pratiques, à comment les améliorer, à comment faire pour que les momes aient plus? <br /> <br /> Est-ce de l’etitisme? Sont-Ce des valeurs bourgeoises de toujours vouloir progresser en son domaine, plutôt que de se contenter bêtement d’en faire le minimum?
Répondre
V
Ah, très bonne question Alain. Et je vais essayer d’y répondre. <br /> <br /> Non, ne pas envier l’aigle. L’envie seule, sans ne rien faire pour être aigle (si on veut être aigle) est vaine.<br /> <br /> En revanche, si on a une vocation de papillon ou de coquelicot, je dirais suivre sa vocation tout en essayant de devenir le meilleur papillon ou coquelicot.
Répondre
A
Faut-il envier l'aigle ou réussir sa vocation de papillon ou de coquelicot ?
Répondre
P
J'aime tout sauf le rire méprisant… je rêve du « Rêve d'Icare II : Le Partage du rêve d'Icare. »
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 162 000
Publicité
Publicité