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Val ...
28 mars 2019

Le vide intersidéral

Tu te connais assez bien: tu parles. À n’importe qui, tu parles. Tu interroges à tout va, tu donnes ton avis avant même, parfois, qu’on ne te le demande. 

Peu timide. Assez de confiance en toi. 

Tu as même un t-shirt « Bavarde ». 

Tu te connais assez bien: tu dis ce que tu penses. Parfois trop franchement. Parfois sans diplomatie. Parfois alors qu’il aurait mieux valu se la boucler un peu. Souvent, sur un coup de nerfs. Très impulsive évidemment. 

****

Et puis un jour, tu ne te reconnais plus. Tu te tais. Trop peut-être. Tu poses peu de questions pertinentes. Pour ne pas dire : pas du tout. Tu sembles avoir perdu ton cerveau. Ou sous l’emprise d’une drogue. Tu n’oses donner ton point de vue. Peur de ne pas réussir à l’exprimer, peur de ne pas fournir une opinion assez aboutie. 

Tu deviens presque timide. Du moins silencieuse. Mais d’un mutisme con. Comme si tu ne savais pas, comme si tu ne réfléchissais pas. Comme si tu étais sotte. Sans avis, sans reflexion. Sur ton front, c’est presque écrit : « Potiche ». 

Perte d’une sorte d’assurance pourtant assez naturelle. 

Et tu te reconnais à peine, encore, quand tu n’oses plus gueuler. Tu te fais conciliante. Tu contrôles tes humeurs. Tu te perds un peu. 

****

Retrouver ses esprits. Retrouver son cerveau. Après coup malheureusement. Trop tard! Y songer, à l’avenir! 

Ça semble si facile, par définition, d’être naturelle. Et pourtant, parfois... 

****

« Et je suis sorti

En regrettant

De ne pas avoir répondu

Na na na na na na na na

Et j'ai marché sous la pluie

En refaisant

Une réponse mieux foutue

Na na na na na na na na » 

 

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Commentaires
C
Je te vois mal en potiche, pourtant... Mais bon, une petite crise de confiance, ça arrive, et c'est d'autant moins grave qu'elle était temporaire.
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P
Oh, il faudrait que je recherche ce paragraphe où Diderot (excusons du peu) décrit ce qu'il appelle l'esprit de l'escalier. Je l'ai relu voici quelques jours seulement. Il y était question de sa nature sensible. Tu as dû être cueillie à froid, quelque chose qui t'aura anesthésiée… As-tu réintégré ton corps en entier ? Est-ce cela l'expérience qui consiste à séparer son âme de son enveloppe ? Tu as vraiment lu "potiche" écrit sur ton front ?
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