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Val ...
7 septembre 2019

Mes lectures estivales

« Le Horla » suivi de « l’héritage », Maupassant

Je ne reste jamais plus de quelques mois sans lire un Zola ou un Maupassant. Pourquoi ? Pour revenir à l’écriture que j’aime lire. Pour être certaine d’apprécier au moins le style, une sorte de perfection dans l’écriture. De l’art pur. C’est comme remonter à la surface après avoir manqué d’air (de très bons textes à lire). Lire un Maupassant ou un Zola, c’est reprendre ma respiration entre deux apnées. 

J’avais déjà lu « le Horla ». Je n’aime pas particulièrement. Je ne m’y attarde pas plus que cela. 

Mais « L’héritage » réunit plusieurs ingrédients que j’aime. La mesquinerie, le calcul, l’hypocrisie, les bassesses, la vénalité. C’est assez intéressant. 

 

Lucrèce borgia, Victor Hugo

Je lis peu de théâtre, mais j’ai eu envie de lire cette pièce. Et, lorsque j’ai reçu le livre à la maison, Élisa m’a dit: « Ah, tu vas lire ça? Tu vas voir, c’est bien! ». Puisqu’elle le disait... plus aucune hésitation ! 

Victor Hugo ne m’est pas toujours un ami. J’ai adoré « Les misérables » autant que j’ai détesté « Les châtiments ».

C’est très bien écrit évidemment. Lucrèce Borgia, femme cruelle qui n’a qu’une seule faille d’amour dans ses habitudes de vengeances et d’assassinats: son fils. La pièce est pleine de contrastes, c’est vif. Mais enfin... c’est un peu gros. Presque (trop) moral. La mort comme punition à ses crimes, des mains de son fils aimé.

Mitigé, pour moi. Pas une extase. 

 

Contes grivois, Maupassant 

C’est un recueil de nouvelles, évidemment. Maupassant ne m’a jamais vraiment déçue. C’est toujours bon. Ou très bon. Cette fois encore, c’est très bien écrit, comme du Maupassant, quoi. On y trouve « une partie de campagne », que j’avais déjà lue plusieurs fois, et qui est pour moi la meilleure du recueil. 

Le reste m’a déçue un peu. Peu d’audace, des histoires assez plates, au fond. Heureusement que c’est parfaitement écrit, autrement ce serait presque ennuyeux. Cela tourne un peu en rond. J’ai ce sentiment amer d’une suite de nouvelles qui se ressemblent toutes, comme s’il s’agissait d’une commande. Un peu mitigé, donc...

 

Les raisins de la colère, Steinbeck 

Alors là, un grand moment de lecture pour moi. Magnifique ! La pauvreté, l’immigration, la misère extrême, la souffrance, la faim, la mort. Tout est écrit de manière si juste. Chaque difficulté, chaque péripétie est parfaitement écrite. Sans pathos. Il y a dans ces personnages, il me semble, une sorte d’acceptation qui n’est pas de la résignation. Comme une capacité d’adaptation à tout, et pourtant cette énergie qui permet de lutter contre, de ne pas plier sous les coups du sort. 

Ce roman fera partie des livres que je relirai sans doute. Plusieurs fois. Et je suis tout à fait impatiente de lire « Jours de travail », les journaux des raisins de la colère, qui m’a été offert par quelqu’un de très avisé. J’espère y trouver des trésors, des indices, des pistes, des d’étains sur la construction de l’œuvre. J’ai tant d’attentes! J’en parlerai quand je l’aurai lu. 

 

Les vagabonds du rail, London 

J’ai tellement aimé « Martin Eden » qu’il fallait que j’en lise un autre! Pour voir. 

Je n’ai peut-être pas choisi le bon. Pour entrer tout à fait en admiration, disons. 

Il s’agit de récits de ses aventures en tant que vagabond clandestin des trains, mendiant, débrouillard, parfois prisonnier. 

C’est assez décousu. Les anecdotes viennent les unes après les autres, sans logique. Pourtant, c’est bien écrit. 

N’empêche, j’ai admiré quelque chose de primordial pour moi, dans ce livre: la grande liberté. La liberté absolue, au détriment de tout confort, de toute sécurité. J’aime ces audacieux qui écoutent leurs besoins d’évasion au risque de tout perdre, d’avoir une vie misérable, de crever de faim. J’admire cela. 

 

La maison Tellier (et autres nouvelles), Maupassant 

Il fallait bien que je me réconcilie presque aussitôt avec les nouvelles de Maupassant. J’ai donc lu un deuxième recueil. Bien meilleur, je trouve. Bien bien meilleur. Toujours parfaitement écrit, mais c’est Maupassant... 

La première nouvelle est justement « La maison Tellier ». Elle est bien plus audacieuse et immorale que les contes grivois. 

« Au printemps » m’a plu particulièrement aussi. Elle est d’un pessimisme exaltant. J’ai retrouvé Maupassant comme je l’aime. 

 

Des souris et des hommes , Steinbeck 

Même principe que pour London: si je suis ébahie d’admiration pour un roman, j’en achète un autre du même auteur presque aussitôt. Je n’ai pas été déçue. C’est bon. C’est même très bon. J’ai trouvé les dialogues impeccables. Une histoire simple, brève, mais très efficace. Un style parfait. C’est un roman très court (trop court) mais il n’y manque rien. Et j’aime assez quand un auteur parvient à être parfait en concision aussi. L’essentiel est là. Il va droit au but (au drame) sans s’attarder, mais de manière très précise et parfaite. Je vais relire Steinbeck très vite, donc. 

 

Je lis pour l’heure « Correspondances passionnées » , Anaïs Nin/ Henry Miller. J’y consacrerai, je crois, un billet tout entier, tant j’ai à en dire. 

Et aussitôt, je l’ai déjà annoncé, je lirai donc « Jours de travail » de Steinbeck. 

 

Je ne peux pas prévoir ce que je lirai ensuite. Il m’est arrivé quelque chose d’assez extraordinaire. Je me retrouve soudain propriétaire d’une bibliothèque (enfin, de son contenu) énorme, emplie de classiques. C’est une sorte de... d’héritage. Une bénédiction. Les livres sont arrivés en cartons, et ont pris tant de place, tant de place sur ma table de salle à manger, le temps de tous les regarder, de les trier. Il me semble qu’il y en a plus de deux-cent. Je ne les ai pas encore comptés. Je les ai triés simplement, pour le moment, en deux catégories : ceux que je gardais, et ceux que je ne gardais pas. J’en garde une bonne centaine, je pense. Et j’ai donc commandé... une bibliothèque (le meuble) pour les ranger. 

Il y a quelque chose d’assez émouvant dans le fait d’hériter de centaines de livres, la collection de toute une vie, peut-être ? Pour moi, c’est assez un trésor.

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Commentaires
J
Bonjour Val,<br /> <br /> J'aime aussi beaucoup remonter en surface respirer ces airs purs.<br /> <br /> Au long de ce confinement j'ai opéré près de 80 relectures d'auteurs dont le style et le pouvoir d'évocation me causent, que voici en libre-service depuis plusieurs mois :<br /> <br /> http://chansongrise.canalblog.com/archives/00_bibliotheque/index.html<br /> <br /> <br /> <br /> J’ai lu aussi : "L'homme qui rit" de Hugo qui, à mon avis, recèle quelques-unes des meilleures lignes de l'auteur.<br /> <br /> Puis « La quarantaine » de Le Clézio (une quarantaine choléra – variole sur l’Île Plate près de Maurice, faut être fada pour lire ça en plein virus mais…). Remarquable aussi, et quel style…<br /> <br /> « Qui a tué Palomino Molero » de Vargas Llosa. Style polar mais histoire pleine de vie - et de mort (Pérou).<br /> <br /> « Désert » de Le Clézio – chef d’œuvre reconnu.<br /> <br /> Et de la poésie toujours et encore, notamment Supervielle, ses trois recueils majeurs.<br /> <br /> Ceci étant, le virus ne m’a pas atteint mais il a pas mal réduit chez moi inspiration et volonté d’écrire. J’attends que ça reparte, comme d’habitude, mais ça traîne.<br /> <br /> <br /> <br /> À bientôt donc,<br /> <br /> JC
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V
C'est je crois son avant-dernier (de mémoire le dernier est "Notre coeur"). Après, il a sombré dans la folie comme son frère.<br /> <br /> Je crois y voir (personnellement) le meilleur du talent de l'écrivain. (Le titre n'est pas très engageant, il a longtemps attendu dans ma bibliothèque...)
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J
Bonjour, j'ai lu ces auteurs et la plupart de ces titres : comme toi, je suis plutôt "classiques".<br /> <br /> La maison Tellier est tout à fait succulente notamment !<br /> <br /> As-tu lu "Fort comme la mort" de Maupassant ? (c'est à mon sens un de ses meilleurs).
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A
À trente ans, l'excuse de la jeunesse me fait sourire !<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, tes lecteurs sont avides de sensualité. Satisfais-les ! (Au besoin, créer un autre blog "adulte"! Piètre excuse que cela, là encore !)<br /> <br /> <br /> <br /> J'attendrai donc ton billet. Nin parle beaucoup de ses correspondances dans son journal. Mais elle écrit tant de lettres d'amour, aussi, que je peine à croire qu'elles puissent toutes être singulières!
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A
Lien trouvé : http://maupassant.free.fr/contes3.htm<br /> <br /> <br /> <br /> Merci ! Bien noté pour "La parure" et "Une partie de campagne".<br /> <br /> <br /> <br /> Comme ce n'est qu'une partie du journal et que le lecteur le prend en cours de route, j'ai d'abord eu un peu de mal à suivre ! (Et surtout à m'y retrouver parmi ses innombrables amants déjà conquis !) C'est très différent de tout ce que j'ai lu jusqu'à présent : une sexualité à la fois libérée et attentive à l'union des plaisirs de l'esprit et du corps, un regard nu et pénétrant sur les hommes qu'elle a su posséder. Mais la psychanalyse et l'astrologie imprègnent trop à mon goût l'interprétation qu'a Nin du monde; sa "névrose" exagère la théâtralité qu'elle accorde au plus infime des signes de son existence, cherchant un sens trop tragique et symbolique à la moindre variation de ses amours (et que de revirements !). Quant à l'inceste, eh bien, cela n'en est pas vraiment un, en tout cas pas tel qu'on se le figure habituellement : coucher avec un père qu'elle n'a pas revu depuis plus de vingt ans, presque un étranger ! On y retrouve pas les tabous d'une "saleté" associée à cet acte. Il manque aussi à mon goût quelques détails lubriques, moi qui pensais m'instruire ! (demi-blague)
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