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Val ...
14 octobre 2019

À bientôt...

Devoir de Lakevio du goût numéro 12 

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La nuit était tombée à présent et, avec elle, tombait le couperet de leur séparation. 

Pourtant, elle lui souriait, d’un sourire rassurant qui voulait lui exprimer que tout allait bien. Et c’était vrai: tout allait bien. Hormis son visage à lui, son regard vaguement triste, de cette tristesse floue et indécise qu’elle aurait aimé gommer et consoler. À ces fins, elle lui souriait de son plus large sourire. Sans tricher, d’ailleurs. Elle était heureuse. Si heureuse! Emplie de lui, comblée de bonheur et gorgée de cette gratitude que l’on tait par pudeur et par convenances. 

Qui dit « merci », après cela? Elle aurait aimé prononcer ce mot, pourtant. Poussée par un fort sentiment d’affection, et se sentant, sur le moment, un peu son obligée. Un « Merci », dans leur cas,  avait cependant une connotation malvenue, s’il n’était pas aussitôt expliqué. Et leur temps était compté. C’était sans importance : plus tard, elle le lui écrirait. 

L’air était humide et frais, elle le sentait sur ses jambes nues. Le vent mouvait ses cheveux, détachés et préalablement mis en pagaille par leurs longues luttes amoureuses. Pourtant, elle n’avait pas vraiment froid. Son corps était encore tiède de leurs caresses et de leurs ébats. Ses joues encore rosies et brûlantes de ces fièvres indécentes. Son esprit restait enflammé du souvenir de leur après-midi. Et ses yeux brillants, posés sur lui tendrement, trahissaient cet état si caractéristique laissé par les plus grandes extases de corps. Heureusement, le froid lui donnait une contenance, lui permettant de fourrer ses mains dans les poches de son manteau. Autrement elle aurait eu envie de le toucher encore, de lui caresser le visage une dernière fois, comme une pulsion tendre. 

Il était l’heure. Leurs familles respectives les attendraient, s’ils tardaient. Et puis elle devait prendre une douche: quand elle ouvrait un peu son manteau, lui parvenaient les effluves de sueur âpre et suintante qui trahissent l’agitation des corps, mêlée à l’odeur à la fois étrangère et familière de sa peau d’homme. Son souffle portait à ses narines des fragments de son haleine à lui. 

 Enfin, L’humidité qu’elle ressentait entre ses cuisses, reste du mélange de leurs deux fluides intimes, devait elle aussi être effacée. 

Et puis, elle était fatiguée, à présent. Ses membres étaient comme ankylosés et endoloris par des heures de soumission consentie. 

Elle n’avait pas pu lui dire « merci ». Alors, dans un sourire espiègle, elle avait lancé, avec une négligence feinte, un « à bientôt! », comme pour affirmer son envie de le revoir très vite, de s’enivrer de son corps à nouveau. 

« À bientôt! », jeté sur un ton rieur et à demi interrogatif, comme une question retenue, qui signifiait : « Et toi, demain, en auras-tu encore envie? Seras-tu toujours le même? ».

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Commentaires
J
Un beau texte qui nous permet d’entrer dans l’intimité d’un couple d’amant. Vous racontez l’après de «leurs longues luttes amoureuses» avec tendresse. Leurs familles respectives sont un poids qu’ils traînent mais surtout le moteur de cette liaison dangereuse ...
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G
Le plaisir est momentané, mais la mémoire est là et la question qui vient est : cela se répétera-t-il ?
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B
Une séparation pleine de promesses. Super Val.
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D
Une relation entre deux portes, pas facile, hein ? Demain est un autre jour pour elle comme pour lui, qui sait ?
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P
Libre place à l'imagination pour la suite ! c'est un peu plus que tiède quand même :D
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