Rien
Ma douleur morale n’est pas intense, et je suis bien loin d’être sidérée, ce n’est pas ça. Néanmoins, je me sens fatiguée. Sans raisons. Je n’ai de goût à rien, ces derniers jours. Mes projets sont en suspens. Étrangement. Je suis assez passive. Légèrement indifférente aux choses. Et irritable.
Ainsi, je lis peu. Souvent trop fatiguée le soir. Je ne manque pas de sommeil. Seulement, mon esprit est anémié. Et je n’écris pas non plus. Mon cerveau fonctionne au ralenti.
Superbe cocktail, quoi. Enviable, je suppose.
Et j’en cherche les causes, puisque rien de concret ne m’a contrariée ou stressée. Un changement de rythme, dû aux vacances des enfants? Le manque de luminosité ? Cette pluie qui n’en finit pas? Le temps incroyable que je passe au volant de ma voiture qui me fatiguerait ?
Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est qu’il faut sans doute que je me secoue un peu.
Et, calamité ou aubaine, il n’y a pas de devoir de Lakevio du goût cette semaine.
Se fortifier, et vite. Me stimuler un peu.
Ou le contraire: me laisser envelopper par l’altération de moi, l’étreindre et me réchauffer dedans, blottie comme dans une couette chaude. Et attendre le matin ou je me lèverai délivrée et vive.