Erotisme et domination sexuelle en littérature
Je lis « histoire d’O » de Pauline Réage... depuis six mois! Rassurez-vous, ce n’est pas que je le relis indéfiniment, mais plutôt que je ne parviens pas à le terminer. Je lis une page, puis deux, et soudain l’envie de refermer le livre est plus forte que ma volonté de le terminer. Roman primé, pourtant. Mais, diable, que peut-on tirer de pareilles descriptions? Et quelle plausibilité dans le fait de se faire marquer au fer rouge et percer le sexe? Est-ce la soumission à laquelle aspire une femme « classique » dans un lit ? Non: déviance à mon avis. Ou parfaite invention.
À l’inverse, la saga « Cinquante nuances » est mièvre comme tout. Et surtout, finalement, emplie de morale: là, le dominateur est forcément une victime, qui a eu une enfance terrible, ce qui explique son goût pour la domination. D’ailleurs elle devra le « sauver ». Pathétique. Jamais il n’est question du plaisir que prendrait la femme à être ainsi dominée.
Je ne parlerais pas de Sade et de ses extrêmes. C’est toujours l’un ou l’autre: trop ou pas assez. Ça ne sonne jamais juste à mon goût, et rien ne ressemble, dans la littérature, à ce qui peut être ressenti et apprécie réellement.
Quant à Anais Nin, elle est un peu meilleure, quoique impatientante souvent. On sent qu’elle a écrit pour l’argent.
Alors, je me souviens de cette phrase, plus ou moins, et de mémoire: « Si tu veux lire un bon livre, écris-le ».
Ainsi, j’ai voulu tenter non pas d’écrire tout un livre, mais du moins de décrire une domination sexuelle plus juste, plus crédible, plus vraie. De mon propre avis. Plus proche d’une vision réaliste, sans ambages, et détachée de toute influence de bienséance ou d’atténuations sages. Un difficile équilibre.
Cette page étant « tout public », je vous préviens d’abord. Trop prudes, arrêtez là la lecture de ce billet. Bien que je me sois tout de même... disciplinée. Et que je n’aie rien écrit de pornographique. C'est en quelque sorte une ... ebauche, un premice.
Erotisme et domination sexuelle en littérature
Ce billet a simplement pour but de vous montrer ce que moi (et ça n'engage que moi), j’aimerais lire en matière d’érotisme et de domination sexuelle. Seulement ça.
Elle est debout devant lui. Confiante. Elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle va obtenir. Son cœur bat déjà un peu fort et elle tremble légèrement. D’émotion et d’impatience. Comme une première agitation, un bouillonnement par anticipation de ce qui va venir. À partir de cet instant, elle sait qu’elle ne sera plus elle-même pendant quelques heures. Prisonnière volontaire, objet de luxure, jouet de l’homme. Pour son plus grand plaisir. Dans un jeu de soumission consentie et même... attendue et espérée.
Il la regarde. La détaille, même. Sans la toucher. Il s’attarde sur son décolleté. Et sa première obéissance est de le laisser la regarder à loisir. Elle se sent tout à fait femme dans ce jeu de docilité. Le premier don et abandon d’elle-même, et sa première possession à lui se situent là, dans ses regards soutenus qui la déshabillent et l’objetisent.
Un frisson la parcourt déjà, à être ainsi observée, examinée, détaillée.
Et puis il s’avance brusquement sur elle et lui saisit les cheveux, sans un mot, la contraignant à pencher la tête en arrière. Elle se laisse faire. Déjà abandonnée, elle n’oppose aucune résistance. Ce geste prelimine agréablement. Elle est à lui. Complètement. Sa bouche est forcée rapidement par une langue d’homme indécente, puissante, énergique. Qu’elle laisse s’agiter sans protestation. Il s’approprie ainsi son corps, par ces manières brusques.
Et déjà, elle sent en elle l’excitation monter. Elle aime être ainsi dépossédée d’elle-même, n’appartenant qu’à l’homme furieux. Ses seins frissonnent, comme avides d’être touchés, malmenés, empoignés eux aussi.
Mais il lui faut attendre. Qu’il décide.
Il se dessaisit de ses cheveux, et se dérobe de sa bouche également. Il lui caresse alors doucement le lobe de l’oreille d’un revers d’index, comme un câlin tendre. Pour autant, son regard à lui n’est pas doux. Il est enragé de désir et de contrôle. Elle lui sourit pourtant. Et, soudain, comme pour lui ôter son sourire, il se saisit de sa gorge rudement. Brusquement. Le contraste entre cette caresse suave et cette prise ferme, brutale, est saisissant. Il la paralyse de surprise un instant.
Elle le regarde alors, mi étonné mi docile. Sans peur pourtant. Elle aime simplement observer son regard dur et plein de désir furieux pour elle.
Il presse un peu fort sur sa gorge. Juste à la limite de l’importunité. Juste ce qu’il faut pour qu’elle se sente tout à fait assujétie, complètement à sa merci, presque humiliée. Sa respiration devient plus profonde, pas tant à cause de cette main qui l’étrangle mais du fait de l’attisement procuré par cette animalité d’homme qui possède et contraint.
Elle ne ressent aucun mal, aucune gêne, seulement la béatitude de se sentir apprivoisée, maintenue, forcée.
Alors, il s’avance tant sur elle qu’il l’oblige à reculer. Volontairement. Il contrôle, elle le sait. Il maîtrise toujours tout. Il sait ce qu’il veut pour lui, et ce qu’il attend d’elle. Elle recule sous la pression de ce corps d’homme résolu jusqu’à ce que son dos rencontre le mur. Et elle est comme clouée à ce mur par cette main qui enserre sa gorge. Prisonnière volontaire de l’homme avide et conquérant. Elle attend d’être embrassée furieusement. En vain.
Il choisir autre chose. De manière imprévisible, comme toujours. Sa main libre s’empare de l’un de ses seins, d’abord par dessus la robe, et puis il parvient à dégager le sein de tout tissus. D’une seule main. Les frôlements de cette paume de main contre son sein l’échauffent vivement. Elle voudrait qu’il lui empoigne fermement la poitrine. Qu’il lui malaxe les seins vivement, sans ménagement. Elle a comme un besoin impérieux de cette brutalité. Ses seins la lui réclament.
Mais non: il lui attrape les deux poignets un peu brusquement , qu’il plaque au mur à hauteur de son visage.
Et elle est là, debout, maintenue fermement par un homme, un sein laissé à découvert négligemment, et jamais elle en se sent plus exaltée qu’en cet instant.
Elle attend. Elle est impuissante à anticiper ses caprices. Et son plaisir est aussi dans cette incertitude. Sa respiration se fait lourde, lente, bruyante, comme un début de gémissement sourd. L’attente est intenable, insoutenable.
Elle le regarde. Elle lit dans son regard de vainqueur qu’il s’est décidé.
Il lui mord son sein libre. Juste assez fort pour qu’elle sente le contact des dents se fermer sur son téton. Elle soupire de plaisir. Gémit un peu. Plus que jamais, elle veut se soumettre et devenir esclave d’amour. Elle supplierait presque pour qu’il la prenne brutalement, et immédiatement.
Il remonte à elle doucement et lui murmure: « chut! ». Contrôlée et empêchée de sa voix également, elle n’est plus personne sauf un serviteur de plaisir, contrainte délicieusement.
Il lui libère les poignets, enfin. Et, folle de désir, elle pose ses mains sur ses deux joues à lui, et s’approche pour l’embrasser rageusement. C’est son moment. À elle. Elle veut lui montrer comme elle le veut. Elle lui offre une langue avide, lui mord un peu les lèvres. Elle glisse ses mains jusqu’à sa taille, et, d’impatience, attire son bassin à elle tout en continuant de lui livrer sa bouche, sa langue, comme une affamée. Il se laisse faire. Elle ressent alors l’envie plus précisément, comme une impatience dans son bas-ventre. Elle le voudrait entre ses cuisses immédiatement. Elle se voudrait assujétie, humiliée, forcée dans la seconde, tributaire de ses caprices d’homme. Comme une urgence. Et ses mouvements de bassins impatients la trahissent.
Il se reprend, la contrariant un peu dans son élan de désir. Il dégage sa bouche de la sienne d’abord , puis retire ses mains de son bassin. Dans un geste précis, sûr, autoritaire. Comme pour lui signifier qu’il est le seul maître.
Il la regarde très durement . Droit dans les yeux. Elle sent dans ce regard son envie sauvage de la posséder. Quand il veut. Comme il veut.
Frustrée dans sa fougue, elle ne le désire pas moins. Elle soutient son regard fou. Il faut bien, puisqu’il la fixe de ses yeux métalliques.
Alors, elle entend qu’il dégrafe sa ceinture. Elle n’ose pas regarder pourtant: elle sait qu’il attend d’elle qu’elle continue de soutenir son regard. Pourtant, ce cliquetis de métal l’emplit d’un désir fou. Elle le veut. Plus que jamais. En cet instant, elle est prête à tout accepter de lui tant le désir la consume. Elle sait qu’elle se laissera soumettre et qu’elle en tirera une extase intense et vive.
Et ce bruit de métal lui signifie que ça va commencer.