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Val ...
16 mars 2020

Les derniers

(Devoir du Goût) 

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Las, nous nous étions assis sur ce rocher. L’abattement était trop grand. 

Que faire, à présent? 

Rien. Il n’y avait plus rien à faire. La guerre était terminée. 

À peine était-il encore utile de nous indigner intérieurement. À quoi bon, d’ailleurs ? 

Non, décidément, il n’y avait plus rien. 

Le temps où nous nous riions d’eux était révolu. 

Nous n’avions plus de colère non plus. 

Tout était joué. Tous les sentiments à leur encontre avaient déjà été éprouvés. 

Le mépris s’était également essoufflé. 

Il ne restait plus rien. Rien que du découragement et une vague tristesse, mêlée de résignation écœurée. 

Nous ne nous tenions même plus par la main comme autrefois. Un geste de tendresse aurait été superflu, à ce moment, tant nos âmes amies semblaient unies. 

Nous deux contre le néant. 

Nous n’étions plus que deux, en effet. 

Nous étions les derniers. Deux seuls individus à résister, à penser encore par nous-mêmes. Alliance aussi absurde que dérisoire. Coalition ridicule. 

Et nous les regardions tous, moutons qu’ils étaient,  aller se jeter à la mer avec enthousiasme, comme l’avaient suggéré les médias la veille au soir. 

Nous aussi, il nous faudrait mourir. À quoi bon résister encore,  à deux? 

Pourtant, comme un dernier acte de résistance, nous refusions d’aller nous jeter à la mer avec le commun. 

Nous serions les derniers jusque dans notre mort. 

Pour l’heure, nous voulions encore regarder le troupeau marcher d’un seul pas, nous écœurer de ce spectacle jusqu’à la nausée, et qu’il nous pousse au suicide par dégoût. 

Peut-être jouirions-nous l’un de l’autre une dernière fois? 

Et puis appuyer sur la détente. En même temps.

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Commentaires
A
Après relecture, je crois comprendre d'où me vient cette impression d'écriture légèrement "bâclée" : ce sont tes retours à la ligne. Tes phrases sont soignées, mais cette mise en exergue systématique, comme si tu voulais les exposer chacune à leur tour en œuvre à part entière, laissé un arrière goût de pacotille. (Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.)<br /> <br /> <br /> <br /> En sommes, ton écriture est soignée, mais l'excès d'emphase, dans la présentation, nuit à ce soin, en l'exposant trop, comme si tu l'avais démembré en de nombreux morceaux, presque avec impudeur !
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A
Dommage que tu n'écrives pas quelque chose de plus long et de plus soigné. Tu joues assez bien des atmosphères, mais tu ne prends pas le temps de les déployer vraiment : tes productions sont irrégulières.
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A
Finalement ils sont aussi grégaires que les moutons, sauf qu'ils préfèrent en finir en marge du troupeau. Mais ça revient au même : la mort.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela m'a fait penser à la belle époque des bonnes vieilles sectes préparant les suicides collectifs. (Waco, le Temple solaire, Jim Jones, et autres).<br /> <br /> On trouvait les mêmes clivages : ceux qui étaient pour le « mourrons tous ensembles, tous ensemble, Wé,Wé » . Tels ceux qui vont se jeter dans la mer. Et les individualistes qui préféraient se suicider tout seuls dans leur coin. Pppfff ! Quel égoïsme ! Mourir ensemble c'est plus festif !<br /> <br /> Sauf que là ce n'était pas de la fiction…
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W
Vous auriez pu rejouer Adam et Eve ! ;-)
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M
J'aime bien votre récit. Et votre explication des moutons blanc sur la plage.<br /> <br /> ;-)
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