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Val ...
6 novembre 2007

Penser

En ce moment, on parle des enfants, on pense principalement aux enfants. Elisa a fait quelques pas. On s’en réjouis. Ceux de son age, dans notre entourage proche, marchent déjà. Elle dit « Moman » quand elle m’appelle et j’adore. Elle commence à m’appeler « Moman » alors que son frère, depuis une bonne semaine, s’amuse à m’appeler Valérie à tous bouts de champs. Je ne le reprend pas, car je n’ai jamais autant aimé mon prénom que prononcé par lui. Il parle de mieux en mieux, et on est séduits par son langage de petit garçon.

Je pense au blog, un peu, ou beaucoup. Je pense que j’ai bien fait d’aller rencontrer un bloggeur. Je pense que depuis presque un an le blog me fait du bien. Je pense que j’y retrouve des gens que j’aime bien, et que ça me plait d’écrire ici un billet quotidien.

Je pense que j’ai du temps pour lire, et que c’est chouette.

Je pense, assez satisfaite et contente de moi, que j’avais juste souhaité manger normalement pour allaiter ma fille, sans penser à l’après, et qu’elle a délaissé le sein depuis sept mois, et que j’ai continué sur ma lancée. Depuis, une dizaine de kilos me collent à la peau. Evidement, parfois je pense que j’étais mieux avant, et qu’un démon va venir me chercher… mais non ! Je le chasse, et puis ces kilos, personne ne me les fait remarquer. Oh, tout le monde a vu… que j’allais mieux, et que pour le reste, on verrai après.

Actuellement, j’ai envie de penser à mon anniversaire. J’a eu la chance de trouver des bottes moi-même, alors j’aurai autre chose. Une surprise ! Chéri, qui a d’autres qualités, n’a jamais su dissimuler ! J’aurai une montre, certainement.

Quand on a du temps, on parle de la maison. On se dit que le carrelage avance vite, finalement. Dans un mois, toute la maison sera carrelée, et on imagine déjà les couleurs des murs. On réfléchis à ce qu’on fera du petit jardin au printemps. On pense qu’on plantera une haie, qu’on fera pousser des tomates, qu’on mettra quelques fleurs, et puis un portique pour les enfants.

Déjà, on pense à Noël. A deux, le soir, on scrute le catalogue de jouets, on choisis, on y réfléchis. J’imagine que j’irai chercher en fin de semaine ce qu’on est sur de vouloir leur prendre. On examine les Barbie de Margot, le tracteur de Jules, les jouets entourés de nos lutins à nous. Noël, ce sera les vacances. Ce sera le repas de famille, ce sera les enfants, les grand-mères, les tatas, les tontons, la neige peut-être, le froid sûrement. Les vacances, ce sera le réveillon du jour de l’an. Cette année, ce sera les trente ans de notre beau-frère. Le dernier soucis, c’est de trouver une baby-sitter pour Elisa…

Evidement, je pense au mariage. Dans un peu plus de huit mois, on y sera. Aux vacances de Noël, tout s’activera. On ira voir la salle, on visitera le gîte pour les proches qui vivent loin. On verra le traiteur, on rencontrera l’orchestre. Après les fêtes, j’essayerai ma robe une première fois. On songe aux alliances, déjà. On étudie les catalogues de costumes. Je ne pense qu’aux fleurs, à la voiture, aux tenues des enfants… Je ne pense qu’à ma liste d’invités, je consulte des sites de faire-parts, je songe à les fabriquer moi-même.

Je pense même déjà aux vacances. Cet été, nous partirons sans les enfants. Cet été, nous partiront en amoureux. Je n’ai jamais vu la méditerranée. Je pense que ça nous fera du bien de partir seuls après le déluge du mariage. Je pense que j’irai ici pour de vrai, et j’ai hâte.

Manu, lui, il pense à autre chose. Manu pense à sa moto. Il l’avait dit depuis longtemps. La maison, les enfants, le mariage, des vacances, et ensuite une moto. Il avait vendu sa petite moto quand nous sommes partis du Perche. Il en reprendra une, bien plus grosse, dans un an. Bien sûr, ça me fait peur, la moto ! J’ai peur qu’il se tue sur la route. En même temps, j’ai hâte aussi. Avant les enfants, on arrêtait pas. Avant les petits, la voiture était immobilisée chaque été… et c’était bien…

En ce moment même, je pense que j’ai un gratin de courgette dans le four, et qu’il faut que j’y pense pour ne pas l’oublier et le laisser cramer. Je me dis qu’un copain de Gaby vient jouer cet après midi, et sa Maman vient papoter. Je pense que Gaby ne le sait pas et qu’il sera content de les voir arriver.

Je n’ai que ça à penser. Je ne pense qu’à des choses agréables, à tout ce qui me fait plaisir, à tout ce don je suis fière. Je ne pense qu’à moi et à ma famille, et ça me va. J’aimerai ne penser qu’à ça, à tous ces détails qui me captivent pourtant.

J’aimerai ne pas avoir autre chose en tête. D’ailleurs, j’évite en ce moment les blogs politiques et toutes ces choses qu’on entend.

J’aimerai ne penser qu’à toutes ces choses gaies, et je ne vois pas pourquoi je ne le ferai pas.

Seulement, je sais. Dimanche soir, Cousine a appelé. Elle était malheureuse, son compagnon partait le lendemain. Depuis lundi, il est en cure. Le visites ne sont pas permises. Elles est seule avec ses bambins. Elle aurait aimé me voir ce week-end. Moi, je pensais qu’il était malvenu d’y aller, qu’ils voulaient certainement profiter de leur dernier week-end ensemble avant plusieurs semaines…

Cousine ne peut pas venir passer quelques jours ici. Elle n’en a pas les moyens financiers. Et puis, faut qu’elle reste, car la maison est en vente, et elle doit rester disponible pour les visites. Sa maison est en vente, car ils ne peuvent plus payer les traites, bien trop élevées. Et ce n’est certainement pas avec l’arrêt maladie que ça va s’arranger…Les mois sont durs, les soucis sont dans la tête, et pas grand monde à qui parler…

Je suis tombée de l’échelle. J’étais montée trop haut. J’étais pourtant concentrée et bien accrochée… mais une rafale m’a fait chuter. Je ne suis pas seule sur terre. Tout ne dépend pas de moi et de ma volonté (aussi bonne soit-elle).

En l’écrivant, en y pensant, j’ai moins envie, tout à coup, de penser à toutes mes bricoles. Faute de pouvoir l’aider, je perd mon temps à essayer de découvrir qu’est ce qui fait nos différences, à elle et à moi. On a les mêmes grands-parents, on est nées au même endroit, on était ensemble au collège. Le même age à un an prés, le même nombre d’enfants, le même sens de l’humour, la même fragilité.

C’est le destin. Sûrement le destin. C’est de la chance. C’est aléatoire. C’est injuste.

Fallait pas chercher bien loin. La différence fondamentale je l’ai trouvée. C’est simplement qu’on est pas tombées amoureuses du même genre d’homme. C’est juste qu’on a pas été élue par le même type de chéri. Voilà ! C’est aussi simple que ça !

Mon cerveau s’embarque à nouveau dans la spirale de la pensée. Je pense alors que j’ai de la chance, qu’on s’aime, qu’on est heureux et qu’on va se marier. Je pense que j’ai de la chance qu’il m’aime autant. Je sourit quand il me dit qu’il est certain qu’il m’aime bien plus que moi je l’aime. Il m’attendrit avec sa certitude que c’est moi qui le quitterai.

Et là, je pense que c’est pas correct et très égoïste de terminer là dessus, après ce que j’ai dit sur Cousine, mais qu’aujourd’hui je n’avais pas du tout envie qu’il se termine sur du sombre, mon billet !

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Commentaires
L
alors on s'est comprises :-)<br /> bizzz à toi aussi !
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V
Le Chat, si il y a une boite à commentaires, c'est évidement pour que les lecteurs me donnent leurs avis, qu'ils me soient agréables ou non. Ta remarque ne me froisse pas du tout.<br /> <br /> Evidement, on choisi son compagnon (enfin je pense que le coeur choisi pour nous). Pour ce qui est d'y trouver un benefice, je dirai que quand on est amoureux, bien entendu qu'on y trouve un benefice (celui-là déjà). Seulement, aimer quelqu'un (même si c'ets de tout son coeur) qui nous fait du mal, ben c'est pas top...<br /> <br /> Certainement que c'est au fond de soi qu'on trouve le bonheur, mais je m'explique sur ce que j'ai écris:<br /> En fait, ma cousine et moi, on se ressemble (on se ressemblait). On avait les mêmes reves et les mêmes fragilités. Je pense que je suis heureuse parce que je vis avec quelqu'un d'aimant qui m'équilibre. Je pense qu'elle l'est moins parce qu'elle est la maman de son compagnon, alors qu'elle est comme moi, elle-même elle a besoin d'être maternée.<br /> <br /> Voilà pourquoi j'ai divagué sur de telles pensées. Sache que tes propos ne sont pas du tout blessants ;)!<br /> Bises.
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L
Val, me permets-tu une remarque très personnelle ? Quand tu écris "qu’on a pas été élue par le même type de chéri", je frémis... parce que je crois qu'on choisit son compagnon... que malgré les pires souffrances endurées on y trouve toujours un bénéfice... aussi bizarre que ça puisse paraître !<br /> C'est au fond de soi qu'il faut chercher le pourquoi, pas chez l'autre qui accompagne notre vie... certaines savent se faire du bien, d'autres ont inconsciemment besoin de se faire du mal ou ne savent pas se faire du bien...<br /> <br /> Euh... voilà... j'espère que je ne t'ai pas froissé ?
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V
Aurore, je sais bien mais.. tous les hommes ne sont pas Martin ... et ça me fait peur!<br /> Quant à ma bonne humeur, tu y est sûrement aussi pour quelque chose ;) !
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A
courage pour ta cousine, ces moments là sont durs mais ils ont fait le bon choix, aussi douloureux soit il.<br /> quant à toi et ta bonne humeur, ça fait plaisir à voir, euh à lire! <br /> <br /> bisous<br /> aurore
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