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Val ...
25 janvier 2007

Je me fait peur... je vire à droite????

Je me revois encore quelques années en arrière, lycéenne, puis étudiante. Est ce la folie de la jeunesse? L'âge ou l'on rêve d'une utopie?

A 17 ans, je militais.. bien plus qu'aujourd'hui. J'y croyais a fond! Pas le droit de vote, mais une très forte envie de changer les choses. Égalités des chances, défense des animaux, de la planète... Je faisais meme partie de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) , plus je l'avoue pour le "OUVRIÈRE". Je fréquentais des gens de gauche, j'avais des idées limite communistes. J'ai fêté l'arrivée du Pacs, des 35 heures, des régularisations des sans papiers. J'ai été attristée par des fermetures d'usines, des inégalité en tous genres. J'étais à fond dedans, comme on dit.

Normal, moi je viens de ce milieu. Je ne suis pas née dans les beaux quartiers. Déjà petite fille, j'avais compris que certains avaient beaucoup d'argent, et d'autres non (mes parents en l'occurrence). Je l'ai toujours plus ou moins accepté, je ne m'en plaignais pas, mais quand j'ai eu l'âge de penser par moi même, mon esprit et mon coeur se sont naturellement tournés vers la gauche.

J'avais des projets: militer fermement encore et toujours, soutenir une association, et même "convertir" des amis à ce qui étais pour moi la seule pensée sensées.

Jusqu'à il y encore quelques jours, je pensais que rien n'avait changé. "Je suis toujours la même, je vote à gauche, parce que j'ai des convictions, j'ai une âme à gauche. Il ne peut pas en être autrement".

Parfois il faut prendre un peu de recul, se poser et se regarder objectivement. J'ai souhaité en avoir le coeur net. Ma vie est elle en adéquation avec ce que je crois penser? J'y ai réfléchi pendant plusieurs jours. Le verdict est sans appel ! Il me donne la chair de poule.

Celle qui pensait entraide et partage ne pense qu'à son futur projet de maison, qu'a la couleur de ses murs de cuisine,ou encore à la façon dont elle va habiller ses enfants. Celle qui était contre les privatisations a choisi d'accoucher en clinique privée et a même visité une école privée pour son aîné. Celle qui disait haut et fort ce qu'elle pensait ne daigne rien dire quand elle entend des propos limites fachos parmi les proches de son chéri. Ça sert a rien, pense t'elle...défendre ses idées, ça sert plus a rien.. "on parle a un mur, alors a quoi bon?". C'est ce que je me dis pour me donner bonne conscience.

On commence par ne plus relever des propos racistes, et puis on a des gosses, alors "ils passent avant" . Avant quoi? Avant nos convictions. Puis quelques années plus tard on se réveille, à la veille d'une élection présidentielle. On va voter a gauche, on en est sur. Mon esprit est bien à gauche, mais ma façon de vivre n'en a ni la couleur et encore moins la saveur! En y réfléchissant, si tous les gens de gauche étaient comme moi, ça ne bougerai pas des masses! Les plus défavorisé le resteraient!

Je déteste faire des résolutions (intenables) en début d'année. Pourtant cette année j'en ai fait une : Que mon esprit retrouve sa première jeunesse, que je retrouve mes convictions trop longtemps mises en sommeil, que j'ai encore la naiveté d'y croire.

Pourquoi? Pour me retrouver, et pour donner des valeurs justes à mes enfants car justement "ils passent avant"!!!

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Commentaires
N
Val, je suis exactement dans le même état d'esprit que toi... D'un esprit de gauchiste convaincue, je me surprends à penser beaucoup au matériel et à ma pomme, surtout celle de mes enfants... Mais est-ce l'élection présidentielle qui arrive à grand pas, le fait que nos enfants grandissent et qu'on ne veut pas un monde comme celui là pour eux qui réveille la petite flamme révolutionnaire qui sommeille en nous??? Je ne crois pas qu'elle se soit éteinte. Juste qu'elle a été plus faible pendant un moment, le temps de la grossesse, de la toute petite enfance, où nous sommes dans notre bulle. Puis, quand on voit nos petits devenir autonomes, à deux ans ils changent tant, on se dit qu'on ne peut pas laisser le monde comme cela... Et peut etre peut-on aider les autres à notre petit niveau pour vivre dans un monde meilleur pour nos enfants.
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L
Il m'est arrivé la même chose! Je me suis posé la question: "Toi qui réagissait, agissait, t'emportait pour des idées aujourd'hui, tu te refermes, tu laisses le silence avoir raison" Or "Qui ne dit mot, conscent"!!!!Alors j'ai pris la décision de réagir quand quelques choses me touchaient. Tout d'abord, une fois comme ça pour voir si je sais encore faire... eet puis lire, écouter les infos, me faire ou refaire un avis sur l'actualité, les idées. Peu à peu je retrouve ma fierté d'un engagement certes à une petite échelle mais je me regarde dans la glace aujourd'hui et je me dis je crois à ce que je pense et à ce que je dis... et je le dis! Bon courage
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