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Val ...
17 juin 2007

La honte!

Une petite anecdote rigolote (avec le recul) qui m’est arrivée il y a quelques années. Par avance, ne vous moquez pas ! Comme on dit : « L’amour a ses raisons que la raison ignore », mais aussi  « Le ridicule ne tue pas », et enfin « Faute avouée et a demi pardonnée », n’est ce pas ?

Tout a commencé un vendredi soir il y a un peu plus de cinq ans. C’était les débuts de mon couple, le beau temps de l’éphémère passion, le temps des nuits passées à parler, à se raconter, à se regarder, à partager, à se reconnaître dans les yeux de l’autre. Le commencement qui ose toutes les folies, l’amour fusionnel et passionnel, le temps ou le jeune couple prends ses distances avec la réalité y préférant l’intimité du lit fraîchement partagé…

Ah c’était le bon temps ! J’aime bien y repenser, non sans une certaine mélancolie. Bien sur, les amoureux s’aiment toujours, mais la frénésie des premiers instants est passée . Enfin, ce n’est pas le sujet…

C’était donc un vendredi en début de soirée. J’avais terminé les cours en milieu de journée et m’était empressée de prendre le premier train pour rentrer. Je venais d’obtenir mon permis de conduire, et mon amoureux n’avait de cesse de me chercher une voiture. Comme à chaque fois depuis quelques week ends, il s’empressa dés mon retour de me montrer les annonces de journaux soigneusement sélectionnées durant la semaine. « Celle ci est pas mal, non ?». « Celle la est moins chère ». « J’ai appelé, nous irons la voir demain ».

Je lisais les annonces soulignées au fluo très attentivement, et n’avais de cesse de le remercier pour son boulot. Puis, il me dit qu’il s’était permis de répondre à une autre annonce cette semaine, qu’il avait appelé et qu’il s’était rendu sur place, qu’effectivement ça valait le coup d’œil. Il l’avait même essayée et était très emballé. «  Montre ! Quand est ce que moi je pourrai la voir ? », dis je.  Chéri me tendit l’annonce pré surlignée. Je lit et restai interloquée quelques seconde… je ne savais s’il était question d’une plaisanterie, d’une réalité ? Mon homme resta sérieux trente seconde, puis, n’y tenant plus, pouffa de rire à me voir si interrogée. Sur l’annonce il était écrit « Jeune femme libertine et coquine recherche homme libéré pour parties de sexe endiablées, appelle moi vite au 08 …. ……..».

« Non, Val, c’était une simple plaisanterie. Tu peux rire, maintenant, vas y, souris au moins, t’as sûrement l’air bête a ne plus rien dire… vas y, dis lui que c’était pas marrant  si ça t’a pas amusé plus que ça, mais dis quelque chose, et vite » .

L’homme fut gêné. Il s’excusa -sans vraiment comprendre- de cette farce pas drôle du tout. Le pauvre, il avait juste voulu rigoler. Moi, non, ça ne m’avait pas amusé pour la simple et bonne raison qu’avant lui, j’avais déjà vécu cet élan d’amour pour un autre. J’avais déjà partagé une passion intense et déroutante. Le premier élu avait trahis… Val avait eut un mal de chien à remonter la pente. Après tout, lui, je venais de le rencontrer. Comment avoir confiance, comment construire, si ça commence par des blagues stupides et déplacées !  J’ai pris la mouche pour rien, quoi, pour dire vrai !

Il changea de sujet rapidement pour qu’on continue à profiter de ce début de soirée, et qu’il parte travailler l’esprit apaisé. Il travaillait de nuit, ce jour la. Vers vingt et une heure il partit, sans qu’on en reparla.

Je suis restée seule dans sa maison. Le petit incident de tout à l’heure avait remonté à la surface quelques souvenirs désagréables. Souvenirs de trahison, de peines, de chagrin d’amour, de haine… C’est jamais bon de repenser à de telles choses. Ca laisse le goût amer du doute dans la bouche. Ca fait douter de soi, et des autres. « Non, ça recommencera pas ! ». J’eut alors une très mauvaise idée. J’étais assise sur le canapé, avec devant moi la table de salon, et, bien posé en évidence dessus, à à peine un mètre de moi, l’objet du délit. En le voyant, la, sous mes yeux, je n’ai même pas pensé qu’il ne serait pas correct de le perquisitionner. Je me suis jetée dessus sans hésiter.

Une seconde après, j’avais le téléphone portable de mon bien aimé en main. Personne ne le saurai, « je suis seule, et je le reposerai à l’endroit ou je l’ai pris, et puis voilà. C’est juste pour vérifier ». Je consultai en premier lieu des messages écrits, reçus et envoyés. Pas de surprise, pas de déception, les messages envoyés m’étaient tous destinés. Les messages reçus, je les avait tous rédigé. J’en relu au passage quelques uns, mes préférés. Le répertoire fut sans surprises non plus : famille, amis, collègues, que des gens que je connaissais. Appels reçus : idem. Appel émis : problème !

Le premier numéro de la liste commençais par 08….Mes mains tremblaient. « Non, il l’a pas fait ? ». Angoissée, je m’empressais de descendre, pour voir combien de fois il avait été composé… L’horreur ! Tous les jours, il avait composé ce numéro, et les conversations avaient duré chaque fois quelques minutes. « Non, c’est pas vrai ! ». Vite, il me fallait retrouver cette annonce idiote avant d’exploser, ou de pleurer. Je ne le trouvai ni dans la poubelle, ni dans les restes de journaux, ni sur la table… nulle part ! Pas de doute, il avait du l’emmener avec lui ! Certitude, il avait gardé précieusement ce bout de papier !

Que faire alors ? L’appeler au travail ? lui dire que j’ai fouillé ? Lui demander de s’expliquer ? Dormir et attendre le matin pour lui en parler ? Ne rien dire et attendre ? Lui arracher les verts du nez ? Faire ma valise et me sauver ? Toutes ces éventualités passaient dans ma tête à vive allure. Il fallait que je me pose et que je réfléchisse ! Je pris la sage décision d’aller me coucher dans son lit… nous verrions le lendemain !

Evidement, je n’ai pas dormi de la nuit. Je l’imaginais avoir appelé chaque matin ce numéro, pour prévenir de son arrivée l’après midi. « Pourquoi me l’avoir montrer en plaisantant, alors ? Pour brouiller les pistes, à mon avis .. ou pour que je comprenne seule ? Non ! » . Ces idées embrouillèrent mon esprit jusqu’à l’aube.  Je l’attendais dans le noir pour lui parler dés son retour. Je n’étais pas triste, je n’était pas anéantie, je n’éprouvais rien, je voulais simplement savoir. Après tout, ce n’était que le début. Cette fois, je ne souffrirai pas. Si mes soupçons s’avéraient fondés, je partirai dignement.

L’homme arriva enfin, las de sa nuit. Il fut surpris de me voir déjà levée de bon matin. Après avoir repoussé un tendre baisé, je pris le temps de tout lui expliquer. L’homme écoutait d’un air agacé. La nuit avait été dure, il aurait préféré se coucher que d’entendre autant de sottises. Il ne parla pas après mon long monologue brouillon. Il fouilla dans un tiroir de son bureau. Il en sortit un courrier ouvert. Il me jeta l’enveloppe à la figure, et parti se coucher. Il se retourna quand même à mi chemin entre le salon et sa chambre pour me lancer « va prendre l’air, et ne reviens que si t’es calmée ».

L’enveloppe en question, déjà ouverte, portais le logo de sa banque. Sur la lettre, a l’intérieur, on pouvait lire « nouveau service proposé : gérez vos comptes à distance par téléphone . Pour voir l’état de vos compte et effectuer vos virements, composez le 08….. ».

Je sus après que l’homme, la semaine passée, avait appelé plusieurs fois pour effectuer un virement, et vérifier qu’il avait été effectué pour…. M’aider à financer ma première auto !

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Commentaires
R
ce n'était que par amour... la preuve vous êtes toujours ensemble...<br /> et tu m'as quand meme bien fait rire....
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L
Oui, effectivement, le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir fini ton article est: la Honte. C'est ce que j'aurais éprouvé, moi aussi. Mais en même temps, tous les soupçons étaient dirigés. Et puis, quand on a déjà été trahi, c'est un peu difficile d'accorder de suite sa confiance à quelqu'un d'autre... aussi adorable soit-il!<br /> Ce n'était point ridicule de ta part de te faire des idées: qu'en aurait-il été dans le sens inverse?
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L
C'est vrai qu'après cette mauvaise blague, ta réaction est normale ! Moi par contre, j'aurais aussitôt appelé le numéro pour vérifier, plus rapide !
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V
Effectivement, tu as dû te sentir mal...en tous cas c'est une belle preuve d'amour de ton homme !
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T
hahaha! tu m'as bien fait rire!<br /> mais comme on est entre filles et que mon zom n'est pas supposé passer par ici, moi aussi j'ai décortiqué son tel professionnel une fois. Ben quoi! hihihi
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