Ça faisait longtemps

Ça faisait longtemps que je n’y avais pas été. A croire que les cordonniers sont les plus mal chaussés. Ça faisait plus d’un mois que je n’avais pas été la voir de prés, et elle me manquait, inconsciemment, je pense.

Ça m’a pris comme ça. J’ai eu un flash. Ce matin, fallait que j’y aille.

Je suis sortie de l’école, le cœur un peu lourd. Les hurlements du lutins bourdonnaient encore dans mes oreilles. Je suis montée en voiture, un peu déconfite. A vrai dire, je ne sais même pas si j’étais peinée. A vrai dire, je suis un peu froissée. A son age, moi aussi j’entrais à l’école, et sans une larme. Vous allez me dire qu’on est tous différents, mais ça m’irrite un peu, qu’il ne s’adapte pas…

Fallait que j’y aille.

J’avais quelques papiers à déposer à ma banque, que j’aurai pu envoyer.

Non, fallait que j’y aille !

A la maison, ces derniers jours, il a fait triste. Manu est malheureux.

La peur de l’école du lutin me déroute. J’en suis embarrassée et mes paroles de réconfort restent vaines.

Ma banque est à une quinzaine de kilomètres, à coté de ma belle. A cent mètres d’elle, tout au plus.

Renaud pour la route. Elisa endormie. J’ai avalé la voix rapide en chantonnant.

Vite déposés, les quelques papiers…

J’ai pas voulu réveiller ma fille pour une marche sous la pluie. Elle aurait pas apprécié, si tôt le matin, un « singin’ in the rain ». Alors, j’ai ouvert les quatre vitres de la voiture, et je l’ai longée en roulant le plus lentement possible.

J’ai tourné la tête au maximum en sa direction, tout en prenant de grosses bouffées de son air frais et iodé.

Elle était au rendez vous. Elle y sera toujours.

Elle était magnifique, et offrait l’hospitalité aux gouttes de pluie qui venaient se confondre avec elle. 

Elle était sereine et sage, et berçait mollement les bateaux.

Elle était indiscernable de l’épaisse brume du matin.

Pas de bleu de l’eau, de brume blanche, puis au dessus de bleu du ciel, et de nuages.

Non !

Juste une nébulosité livide et flottante. Presque irréelle.

Elle avait cet aspect là, ce matin. Ce n’est jamais la même, de toute façon.

J’ai regretté de ne pas avoir avec moi mon appareil…

Elle aurait été jolie, ce matin, en photo…

Comments

[val]

Moi non plus je ne susis pas une squatteuse de plage. Je prefere la mer agitée, celle des grands vents et de la pluie, et de l'orage. elle m'impresssionne. Tu as eu raison d'y aller, Fabeli...

[fabeli]

d'habitude, nos vacances c'est au bord de la mer. On n'est pas des squatteurs de plage à la journée, mais j'aime les odeurs, les couleurs, les bruits, les bateaux, les mouettes....
Cette année c'était la Vendée. Le coeur de la Vendée.On a quand même passé 1 journée aus Sables d'Olonne pour visiter le Zoo! Personne n'a voulu aller à la plage. Alors pendant qu'ils se balladaient en léchant les vitrines je me suis échappée. J'ai remonté dare-dare la rue, j'ai traversé l'avenue et je me suis plantée 5 mn devant le parapet. J'ai regardé, senti, entendu. Et je n'ai rien dit à personne.

[val]

Je vois de quel surfeur tu parles, Nasalia...

Tu es à 5min à pieds de la mer? rho la chance!

[nasalia]

Je la vois aussi par ici elle est rarement grise et agitée... elle ne secoue pas les navires, n'abrite pas les surfeurs, sauf un seul, qui a fait un film culte chez la nouvelle génération...

Elle est tout près de la maison, 5 mins à pied. Je l'aperçois tous les jours et pourtant n'y prête pas toujours attention...

Je ne sais même pas si elle me manquerait si je devait la quitter... sûrement. Mais son allié, le soleil, lui c'est certain.

[tilu]

c'est drole...je n'avais pas vu ce billet et j'ai posté le mien hier soir tard... tout ça etrangement le sel..de toutes parts...
t'en fais pas pour Gaby..d'aprés ce que tu me dis , il s'adapte.... c'est la séparation qui lui pose encore un peu problème...ça va se tasser , t'en fais pas...