Nulle !
Il y a des jours ou tu es faible. On pourrait dire minable ? Oui, on pourrait !
T’as pas su avoir la force d’esprit qui s’imposait. T’as pas su faire preuve de la fermeté appropriée.
C’est comme ça. C’est pas la première fois. Certainement pas la dernière. On ne gagne pas à tous les coups. Aujourd’hui t’as perdu ! T’as perdu et ça t’énerve. T’as même plus envie de pleurer. Ta bêtise te donne plutôt envie de te frapper.
Et dire qu’hier au soir tu disais à une amie que tu avais triomphé brillamment, que tu avais écrasé l’ennemi…
Te voilà broyée, oui !
Ridicule ! C’est presque risible.
Demain, t’auras tout à recommencer. Oh, tu y es habituée ! L’éternel recommencement de l’inutilité inaltérable.
L’éternel « point zéro » repris un million de fois auparavant.
Demain, tu devras sévir. Tu seras châtiée.
Aujourd’hui tu te blâmes. T’es en colère. T’es irritée.
Demain, tu auras compris tes erreurs et tu repartiras du bon pieds… jusqu’à la prochaine fois !
C’est rien d’autre qu’une danse ritournelle ridée, trop jouée.
C’est rien d’autre qu’un cercle sans fin.
Tu repasses toujours par la même case. Ton oie blanche repart à la première case du jeu. Tes chevaux sont rentrés à l’écurie. T’as pas de joker. Si.. t’en a un ! Tu l’utiliseras pas. Il est sordide et nauséeux. Tu t’es jurée de ne plus jamais l’utiliser, quoiqu’il puisse arriver.
Tu te dis que tu vas reprendre la bonne route et ne pas t’en écarter, mais malgré toi tu reviens toujours sur tes pas. Tu le sais. Pourtant, tu te dis que cette fois, NON, ça ira…
Et puis, tu te dis que t’es nulle, car c’est si simple… suffit d’un peu de volonté. Suffit d’être normale et de vouloir le rester. Suffit de cohérence et de fermeté.
Un pas en avant, un pas en arrière. Et le second toujours aussi amer.
Pas d’issue de secours, ou alors des retraites provisoires, desquelles il faut sortir et oser tout refaire.
Refaire la même chose, encore et toujours.
Penser maîtriser, puis baisser la garde, puis tomber. Recommencer à zéro, faire un bout de chemin sans faute, et puis, un jour de pluie, s’affaler sur tes lauriers qui ne te reposent même pas.
Et se dire que c’était bien, avant…Le creux, le vide, l’inconsistance, le néant ! C’était bien, le temps ou tu avais éloigné de toi toute matière à culpabiliser.
C’est crevant. Moralement épuisant. Mais c’est comme ça…
Si t’avais eu le courage (ou des testicules), t’aurais, depuis le début, crée une partie pour parler de tout ça. Mais comme t’es une fille, t’as tendance à penser qu’on t’aimerait moins, à connaître des parcelles de tes lieux souterrains.
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