OUF!
Un dimanche. Pas celui-là. Un autre. Un dimanche du mois de novembre.
L’après midi.
J’ouvre la porte qui mène à ma chambre. J’entre. Je fais quelques pas, en direction de mon lit. Je ne vais pas me coucher. Je vais… chercher un objet, disons. En vérité, je ne sais plus quelle raison m’a fait, cet après midi là, franchir le seuil de la porte de notre chambre à coucher. Ça n’a pas d’importance, d’ailleurs.
Je me crois seule dans la pièce. J’avance d’un pas résolu.
D’un coup d’un seul, je baisse les yeux, tout en continuant à avancer. Je ne sais pas pourquoi.
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Je sors en vitesse. Je referme la porte derrière moi précipitamment.
Incrédule, tremblante, je marque une pause dans le couloir sombre.
Je tente de reprendre mes esprit.
Ai-je halluciné ?
Je veux en avoir le cœur net avant de demander le secours de ma moitié. Je lui donne, malgré moi, mais quotidiennement, suffisamment matière aux ricanements et aux moqueries.
Ma main frissonnante presse la poignée de la porte, prudemment. J’entrouvre la porte au minimum, juste assez pour pouvoir jeter un œil dans la pièce. Elle est encore là, affolée. Elle sait que je la regarde. Elle est inquiète. Son affolement la lance dans une course folle, à la recherche d’une improbable cachette.
Dans notre chambre, il n’y a aucun lieu sûr pour elle. Pas de meubles. Pas de trous dans les murs tout neufs. Pas de tapis. Même pas de dessous de lit !
Je referme la porte.
Ce n’était pas une illusion.
MANU… Tu peux venir, une seconde, s’il te plait ?
Chéri est sceptique. Il ne croit pas la chose possible. Mettrait-il en doute ma parole ? Il est habitué à mes frasques…
Il ouvre la porte franchement. Il est déterminé à faire la lumière sur la vérité.
Sans le suivre, je referme la porte dare-dare.
Il ressort.
Alors ? Es-tu toujours mon héros ? L’as-tu vaincue ?
Chéri ne fait pas de mal aux êtres vivants. Il ne mange pas de cheval. Il caresse les coccinelles. Il ne l’a pas tuée.
Qu’as-t fais, alors ? Rien ? Tu as fait si vite…Tu l’as capturée ? Comment as-tu fait pour être si rapide ?
Plus simple que ça ! Moins barbare, moins fatiguant, plus rapide, et tout aussi efficace. Il lui a rendu sa liberté.
Notre chambre (et deux autres, d’ailleurs) est au rez-de-chaussée. D’ailleurs, une porte-fenêtre nous donne accès au jardin. Il lui a ouvert, et elle est sortie, heureuse d’être libérée…Puis, il a refermé.
Et maintenant ? Qu’allons-nous faire ? Si ça se trouve, la maison est infestée. Nous sommes attaqués ! L’heure est grave ! Veux-tu que j’appelle cette entreprise qui a traité notre habitation contre les termites ? Ils sauront quoi faire… Il faut faire vite ! Nous avons des enfants…
Inconsciemment, je lui ai donné matières à sourire ! Pourtant, j’avais essayé d’éviter …
Flash back.
Ce matin là, comme chaque matin, j’ai voulu aérer la pièce. Il faisait beau. J’ai préféré la plus grande source d’air frais et de lumière. J’ai ouvert la porte plutôt que le fenêtre.
Le petit animal n’était pas de ceux qui investissent les habitations. C’était un petit animal des champs. Pas gris, mais plutôt marron. On a pas su l’identifier…
Ouf, la maison est saine…
Déjà que cette expertise concernant la présence active de termites m’avait fait froid dans le dos, au début…et nous avait obligés à enlever tout le bois, à traiter, et à tout changer… planchers, poutres, étage, charpente, portes, fenêtres…
La maison, toute neuve de l’intérieur, assainie pour dix ans, aurait-elle survécu à une dératisation ?
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