Le grand repos
Lorsque j’ai dépassé un peu mes limites, mon corps me le dit. Troubles visuels, migraines, grande fatigue et autres réjouissances.
« Il faut du repos ». Voilà le conseil. Mais qu’est-ce au juste, le repos? Dormir tout le jour? Impossible ! Rester à la maison à lire toute une journée ? Non, je m’irriterais de ne rien faire ainsi. Et de ne rencontrer personne probablement. Je me connais assez. Un voyage, une sortie? Souciant (organiser) et ... fatiguant, sans doute. Éteindre le téléphone ? Pourquoi pas, mais assez angoissant pour moi.
« Il faut du repos ». Un conseil qui sonne comme un ordre. Et pourtant, il est si compliqué de savoir ce qui repose au juste, quand d’assez longues nuits de sommeil correct ne suffisent pas.
Et puis l’heureux hasard m’entraîne vers ce repos inespéré. Toute une journée de repos. Au calme. Sans bruit, surtout sans bruit « de fond », comme une télévision intempestive. Sans stress. Presque sans téléphone. Sans soucis. Sans gérer. Sans peur. Je pourrais même dire « sans penser » même si c’est exagéré. Sans me battre. Sans débattre. Sans me débattre. Sans tensions. Sans compétition. Sans performance. Sans travail. Sans exigences.
Le grand repos. Comme être étendue sur une table de massage chauffante, recouverte d’une serviette tiède enveloppante, pour un massage ayurvedique infini. Ou pour les douces brûlures des soins aux pierres chaudes et aux huiles essentielles apaisantes.
Le grand repos. Comme être bordée le soir avant de dormir, quand on est enfant. Et écouter une histoire qui apaise jusqu’au sommeil. Peut-être être un peu malade et accepter un linge frais sur son front, posé par une main protectrice et familière.
Voilà à quoi ça doit plus ou moins ressembler, mon grand repos. Lâcher prise, m’offrir cette grande liberté de déconnecter, et m’autoriser à ne pas tout maîtriser.