Colette
J’aime Colette. Infiniment. Une sorte de modèle. Comme Anaïs Nin. Un peu. J’ai une admiration immense pour ces femmes qui ont su s’affranchir des conventions. S’affranchir de l’homme. S’accomplir comme elles le voulaient. Sans se soucier du bien-penser.
On peut reprocher à Colette la même chose qu’à Anaïs Nin: elle aurait pu mieux faire en tant qu’écrivain. C’est juste.
Mais quoi? L’œuvre de Colette, son chef-d’œuvre, pour moi, c’est elle-même. C’est ce qu’elle a fait de sa propre personne.
Elle s’est construite, modelée, façonnée elle-même, à mesure de ses rencontres, au contact de gens peu ordinaires. Jusqu’à la libération morale. Et c’est beau! Et ça vaut bien plus que de la littérature !
J’aime Colette. Vous aurez compris.
Alors, je voulais voir ce film. Sorti en janvier dernier. Ayant raté la sortie cinéma, j’étais à l’affût de la location en VOD.
J’ai aimé ce film. Même si je n’ai rien appris. Assez fidèle à ce qu’elle était. J’ai été un peu déçue qu’il ne retrace pas toute sa vie: il commence un peu avant son premier mariage pour se terminer à son premier divorce. Mais je saisis la logique : ce sont ces années qui ont « fait » Colette. C’est une évolution spectaculaire, quasi une métamorphose, qui nous est montrée : la jeune Gabriel, provinciale naïve, devient Colette, auteure androgyne à la réputation sulfureuse.
Et c’est à peu près fascinant, cette ascension vertigineuse vers la liberté.
De mémoire, je cite deux phrases du film:
« Il te tient au bout d’une très longue laisse, certes, mais c’est quand même une laisse. »
(Phrase de sa maîtresse du moment - Missy- adressée à Colette à propos de son mari Willy).
« Depuis quand considères-tu le scandale comme une chose à éviter? »
(De Colette à Willy, son mari. Alors qu’elle s’apprête à jouer « Rêve d’Egypte » au Moulin Rouge et qu’il y est réticent, pour sa réputation).