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Val ...
10 juin 2007

Le bureau des pleurs

Mélancolie, cafard, tristesse, blues, spleen, bourdon, chagrin, amertume, abattement, accablement, désespoir, désolation, consternation, tourment, et que sais je encore ?

Ce matin, avec tous ses sentiments soudains, je transforme mon coin de paradis en bureau des pleurs.

Quand j’aurai terminé d’écrire ma colère, j’irai déjà bien mieux.

Je me suis donc levée du mauvais pieds ce matin. Un hasard ? C’est pas certain ! Hier au soir, en me couchant, je le pressentais. Tant pis, même de mauvais poil, il faut malgré tout se bouger.

Au petit déjeuner :

-Nous y irons à quelle heure ?

-Fais comme tu veux, moi je n’irai pas !

-Ah bon, mais pourquoi ?

-Pas envie, et puis ça ne changera rien.

Ne serais je donc pas la seule à avoir des pensées négatives de bon matin ? Je part donc seule,  l’homme ne revenant pas sur ça décision. Heureusement, la salle des fêtes est à trois kilomètres de la maison. J’aime bien me détendre en conduisant, avec quelques chansons en bruit de fond. Ce fut Renaud ce matin pour me donner du courage, puis Diams pour entretenir un peu ma rage.

Je me gare sans mal, il y a pas foule… ou bien je suis trop matinale.

J’entre dans la salle. Elle paraît vide. Le silence y est pesant. Personne derrière moi, personne devant. Finalement, c’est très bien. Je n’aurai aucun besoin de prendre tous les bouts de papiers. Ca fera quelques déchets en moins.

Je suis amère ce matin. J’ai pas envie de décider. A quoi bon faire un choix ? Je suis blasée. Je ferai donc comme beaucoup je pense, ce sera au p’tit bonheur la chance. C’est au pif , façcon de parler, que le petit carré de papier sera désigné. Mon pif à moi est bien relatif. Je ferai malgré tout un choix plutot subjectif, pas entre tous, mais entre trois papiers. Le plus joli sera désigné. Je part donc m’isoler avec une enveloppe et de jolis caractères vert dessinés.

Ah, non j’avais oublié : je prendrai aussi malgré tout un second carré, celui du sortant, juste pour me faire une joie de le déchirer et de le jeter ! C’est inutile, je vous l’accorde, mais il faut que ma misérable colère s’exprime.

C’est fait. Un papier est jeté, l’autre est soigneusement glissé. Y’a vraiment personne ce matin. Dix mille âmes et deux présents. Mauvais créneau ? Pourtant le même qu’il y a un mois. Ce soir, nous verrons bien…

Signe de tête aux élus de ma commune. Au moins la, je me sens chez moi. Vingt quatre alliés sur vingt neuf, c’est un bon chiffre, non ? Dommage que mes voisins ne font pas le même choix pour chaque élection…Enfin bon !

Les sourires sont timides. Je retrouve les mêmes sourires figés, forcés, qu’il y a un mois pile. Les sourires francs ont été rangés avant le début du mois de mai. Je réponds quand même. Mon sourire à moi voudrait leur dire d’attendre ce soir, de garder l’espoir, mais il n’y arrive pas. Je crois qu’il leur a plutôt souhaité bon courage…du courage, il en faudra encore une fois.

C’est fait, je m’en vais. Pas de regret. Je vote au pif pour la première fois, je ne m’en veux même pas !  Retour à ma voiture ! Mince, y’a vraiment pas foule, ce jour ! C’est signe de quoi ?

Ce n’est plus signe de rien ! Ce soir on sera mangés, et je le sais très bien. Je rentre et c’est le spleen ! J’y pense, et je déprime. La pensée unique, c’est laquelle ? La pensée gauchiste, vous croyez ? Non, c’est l’autre. Les électeurs l’ont montré. La nouvelle pensée unique est décomplexée. Nous n’avons pas à nous réjouir du sort certain de Jean Marie ! Si les votent ont tourné, les idées de mes concitoyens n’ont pas changé.

Que faire donc ? Mes état d’âmes imitent le ciel nuageux et sombre de cette matinée sans soleil. Je pense qu’il ne faut rien faire justement. Attendre cinq ans. Se réjouir du cadeau fiscal qui nous sera gracieusement accordé, nous qui venons d’acheter. Se satisfaire de ne pas payer, le plus tard possible, de taxe pour hériter. Etre heureux pour nos enfants, qui auront la meilleur école possible, sûrement. Laisser crever les plus pauvres. Penser à sa gueule seulement. Ne plus fouiner sur Internet par soucis de vérité. Regarder Tf1 bidon qui nous ment. Quelles tristes idées, bon sang, en ce début de journée !

Ce soir, je ne sais pas si nous regarderons… à quoi bon ? Ah si, je veux quand même savoir à quel point nous seront écrasés. Un peu ? beaucoup ? passionnément ? A la folie ? En tous cas, pas « pas du tout » ! A l’avance, c’est réjouissant , n’est ce pas ?

Putain, ils sont ou, tous ceux de ma circonscription qui étaient le mois dernier à Aytré, à la fête de l’huma ? Ils y sont allés pour quoi ? Bon, aller, j’arrête la !

Ce billet n’a que trop duré ! Je laisse tomber. Est ce qu’il m’a déchargé ? Un peu, ouais !

Aux positifs, à ceux qui ont la forme, aux réjouis, aux heureux, aux satisfaits, aux enjoués…surtout continuez !

Et à tous bonne journée…

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Commentaires
C
Tout pareil. Après tout de quoi j'me plains pour moi aussi c'est tout bénef et quand je claquerai mes enfants payeront moins de droits sur mon petit patrimoine constitué au fil des années. En plus je peux même me payer le meilleur de la santé à 2 vitesses. Alors.... tant pis pour ceux qui ont eu moins de chances ? Débarrassons nous des indésirables ? Tout pour not'gueule ? Tu crois vraiment qu'on va être contaminées ? Brrhhh ! ça me fait froid dans le dos.
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V
Les résultat m'ont fait ni chaud ni froid je m'étais imaginé ce scénario depuis un moment déja!Pessimisme, quand tu nous tient! Pour le coup c'est sur que la, le verre est pire qu'à moitié vide. <br /> <br /> Merci pour le lien.. promis, meme si je change souvent la phrase de présentation, je ne toucherai plus au titre!
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L
Que je comprends ta colère et ton dépit. Et ça n'a pas du s'arranger avec les résultats de ce soir. En fin, il reste deux choses : le second tour, et la rue.<br /> Au fait, je t'ai mis en lien, mais ne change pas trop souvent de titre
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