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Val ...
2 septembre 2008

J’ai trouvé ça nul à chier

Dimanche, en fin d’après midi, Manu, après avoir terminé la chape des WC, a pris du temps pour jouer avec les enfants. C’est tout naturellement que j’ai décidé d’écrire. Écrire un texte un dimanche après midi, c’est du temps de gagné pour les soirs de la semaine. En ce moment, j’ai deux ou trois choses (coopérations, textes à rendre) à faire impérativement (enfin, parce que j’ai décidé que c’était impératif !).

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J’ai écrit mon texte en un peu plus d’une heure (ce qui est relativement court), et puis je l’ai placé là ou je devais le ranger. Je savais bien que je le relirai dans la semaine, et qu’alors je pourrais le corriger ou le modifier à souhait. Mais pour le moment, il était au repos.

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Lundi soir (hier), j’ai souhaité le relire, avec le recul des quarante huit heures passées sans penser à lui du tout. Eh bien, je l’ai trouvé nul à chier. J’en ai été plus que déçue. De la daube, mon texte ! Je me suis même demandé si je ne l’avais pas écrit sous morphine, ou autre… Lamentable !

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Je ne l’ai pas supprimé pour autant. Sait-on jamais, si des fois je n’avais pas le temps de le modifier, voire de le recommencer, il aurait quand même fait l’affaire. Il m’est arrivé mille fois de donner à lire des textes que je trouvais plus que pourris. Je sais, c’est pas sympa pour les lecteurs, mais en même temps, on peut pas être au top chaque jour, autrement ça se saurait !

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Je ne l’ai pas supprimé. En revanche, j’ai réfléchi à la manière dont je pourrais le faire évoluer. Longuement. Je l’ai copié-collé dans un nouveau document. J’ai ré écrit des passages entiers. J’en ai supprimé d’autres. J’ai changé quelques phrases, quelques rebondissements…

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J’ai relu, et ça ne me plaisait pas beaucoup plus. Alors, j’ai creusé en profondeur. Il était déjà bien tard lundi soir (ou très tôt ce matin) quand j’ai fait mes plans. Manuscrits. Des croquis, des esquisses, des flèches, des ratures… un brouillon, quoi. Mais alors, brouillon de chez brouillon.

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Je suis allée me coucher, et, dans mon lit avant de m’endormir, c’est à ce texte pourri-non-achevé que je pensais.

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La nuit porte-t-elle conseil ?

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Cet après midi, à l’heure de la sieste d’Elisa, j’ai remis ça. Non, j’lâche pas l’affaire ! C’est que je n’aime pas quand un texte me résiste, ça me met hors de moi. J’avais les trois documents sous les yeux : le texte bien net et bien rangé que je ne pouvais plus voir, sa version améliorée que je ne trouvais guère plus satisfaisante, et une feuille de brouillon toute chiffonnée, sur laquelle figuraient que des mots indéchiffrables et de vulgaires figures géométriques tracées à main levée, seule preuve de mon délire nocturne.

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J’ai choisi cette option. J’ai supprimé les deux documents Word pour être certaine de ne pas reculer, et je me suis lancée dans la rédaction de mon texte jusqu’ici seulement schématisé au crayon.

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Le texte m’a résisté. Il s’est bien défendu. Nous nous sommes battu à mains nues. A la loyale ! Décidément, ce texte m’en veut ! Il ne se laisse pas dompter.

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Après deux heures de combat acharné, il me semble que le match fut nul. Je ne l’ai pas totalement maté. C’est à peine s’il a courbé le dos.

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Tant pis. Je le garde, celui-ci. Le combat fut beau, et loyal, et passionné. Nous n’en resterons probablement pas là. Je n’en ai pas terminé, avec lui. J’ai encore quelques jours pour le plier à mes exigences. J’aime quand parfois les textes me résistent, et ne se modèlent pas sous la simple pression de mes doigts. J’aime ces batailles qu’il faut mener pour les soumettre encore un peu plus chaque jour, jusqu’au jour fatidique ou nous ferons la paix.

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La paix, c’est le jour de la publication. Ce texte, mon meilleur ennemis, ne le sera plus à partir du moment ou il sera lu. Les corps à corps fiévreux prendront définitivement fin.

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Qu’il plaise ou non, il restera un beau souvenir. L’important n’est pas tant qu’il soit apprécié ou pas. Mes textes préférés ne sont pas ceux qui ont reçu le plus de commentaires enthousiasmés. Faire un texte qui plait, ça peut être assez facile finalement : il suffit d’en choisir un docile, un obéissant, un facile à dresser… Mais quel score sur l’échelle du plaisir de l’effort?

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 Mes textes préférés sont ceux contre lesquels je me suis le plus battue. Ce sont ceux qui m’ont coûté quelques suées, voire quelques heures de sommeil. Ce sont ceux qui m’ont aussi mangé le plus de temps de pensée.

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Qu’ils soient bien reçus ou non, qu’importe, finalement. Tout cet enjeu du plaisir se joue bien avant.

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J’ai hésité à placer ce texte dans la catégorie de la blogueuse, ou dans celle de l’égocentrique. Finalement j’ai opté pour cette dernière. Car, même quand c’est destiné à être lu, c’est très égoïste, finalement, l’écriture.

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Commentaires
V
Cartoonita, un jour de donnerai le point de vue des mots!<br /> <br /> Walrus, Papistache, je suis à chaque fois impressionnée par les texte de l'un ou de l'autre. Combien d'années me faudra-t-il? A moins que ce soit une sorte de don divin? On l'a ... ou pas!<br /> <br /> Papistache je viens de répondre chez vous. D'ailleurs, un autre jour vous m'aviez dit que vous raconteriez votre première rencontre avec Mamoune... <br /> <br /> Ma mémoire n'a pas de creux, certainement.
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P
C'est bien ce que je soupçonnais Walrus.<br /> Comme Picasso, vous ne cherchez pas vous trouvez.<br /> Moi, j'appelle cela le talent !<br /> <br /> Sinon, Val, rappelez-moi ce à quoi je m'étais engagé, que j'honore ma parole.
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W
Je me demande ce que peut bien soupçonner Papistache, Val. Nous allons bien voir si ses soupçons sont fondés : il suffit d'une idée et pour le reste, je me laisse porter par l'écriture et c'est souvent au fil de l'écriture que me vient le point de sortie. Car l'important, c'est de trouver une façon élégante ou amusante de clôturer le récit. Sinon, il n'y a pas de raison de s'arrêter, n'est-ce pas ?
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C
Amusant Val cette vision de ton combat avec les mots. Il faudrait avoir le point de vue des autres belligérants. A quand un texte où les mots & les textes s'exprimeront ? ;-)<br /> <br /> Papistache, votre façon d'écrire fait penser à la façon de résoudre les enquêtes policières du commissaire Adamsberg des polars de Fred Vargas.
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V
Papistache, ce que vous dîtes à propos de vos écrits je peux l'imaginer. Je m'en doutais, en fait.
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