Triste compagne
Je ne suis pas dans mes jours fastes. Tout me paraît assez défavorable. Ou, plus probablement, mes yeux sont recouverts d’un voile grisâtre, qui dépeint les difficultés basiques sous des traits odieux.
Je me sens lasse. Et lassée, en quelque sorte.
C’est assez pénible. Ma conscience semble se laisser envahir, malgré moi, par une importunité qui m’empêche de me réjouir du reste.
Le désagrément est si grand qu’il paralyse mes projets. Je n’écris pas. Je lis à peine. Je vis à peine. Et je me déteste ainsi.
C’est assez différent des chagrins et embêtements habituels, que je cultive à fond, me dissolvant dans des épanchements pour prendre un nouvel envol et réinstaller une situation favorable. Ceux-là me sont profitables.
Cette fois non. Je ressens comme une grande diminution de mes forces. C’est vague, imprécis, assez indéfinissable. Et pourtant, c’est là. Ça ne me quitte pas.
Et je cherche un moyen de chasser l’incommodité. La ressource est probablement en moi. Ne pas la chercher en autrui. Je sais cela. Seulement, en moi, j’ai beau creuser, je n’ai pour le moment rien trouvé.